Elyes Fakhfakh, ministre des Finances, a défendu le principe de l'adoption d'une nouvelle loi de finances complémentaire pour l'année 2013, la considérant comme nécessaire pour une nouvelle répartition du budget de l'Etat.
M. Fakhfakh, qui parlait lors de la séance plénière, samedi, à l’Assemblée nationale constituante (ANC), consacrée à cette loi de finances complémentaire, a précisé que le gouvernement a trouvé des difficultés pour mobiliser les ressources non fiscales, et notamment les dons de pays partenaires, au moment où les ressources d'emprunt ont diminué en raison de la situation politique et sécuritaire dans le pays qui a entraîné une dégradation importante de sa note souveraine. Des réalisations en-deçà des prévisions La loi de finances 2013 a tablé sur la mobilisation de 1.000 MD provenant des sukuks, ces bons du trésor conformes à la charia. Or, cela n’a pu être réalisé parce que l'ANC n'a pu adopter la loi relative aux sukuks, qui lui avait été soumise fin 2012, qu'au mois de juin 2013, a expliqué M. Fakhfakh, estimant que l'émission des sukuks est devenue, elle aussi, une opération assez difficile à réaliser, eu égard à la situation politique en Tunisie et à la dégradation de sa note souveraine, d'où la nécessité d'obtenir la garantie des Etats-Unis ou de l’Union européenne. Le ministre a estimé que les sukuks pourront enfin être émis en mars ou avril 2014, encore faut-il espérer que le climat politique sera, en ce moment-là, favorable à une telle opération. Evoquant les réserves disponibles de la vente partielle de Tunisie Telecom, M. Fakhfakh a précisé que «la Tunisie a obtenu de cette transaction, 2.900 millions de dinars en 2006 dont 430 MD ont été utilisés la même année, 350 MD en 2007, plus de 900 MD en 2012 et 1.000 MD en 2013. Le reliquat (220 MD, NDLR) sera préservé». M. Fakhfakh a ajouté que la lenteur enregistrée dans la mise en route des réformes structurelles, en raison de la non-promulgation de certaines lois exigées par ces réformes, a empêché le pays d'obtenir les financements auxquels se sont engagées les institutions financières internationales, telles que le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque Mondiale (BM). Une croissance plus faible que prévu M. Fakhfakh a souligné, par ailleurs, que la baisse du taux de croissance en Tunisie à 2,8% en 2013, alors que les prévisions de la loi de finances tablaient sur 4,5%, est due à la baisse de la croissance dans le monde et dans la zone euro où se trouvent les principaux partenaires de la Tunisie. Cette décélération de la croissance s'explique également par la baisse de la croissance du secteur agricole et de plusieurs autres secteurs, a indiqué le ministre des Finances, ajoutant que la régression du taux de croissance en 2013 aura un impact sur l'imposition appliquée aux sociétés en 2014. En réponse à une question sur les biens confisqués au clan de l’ex-dictateur Ben Ali, M. Fakhfakh a fait savoir qu'on en a mobilisé un montant de 800 MD en 2013 contre des prévisions tablant sur 900 MD, en raison des difficultés confrontées dans le transfert du certains montant vers le budget de l'Etat. I. B. (avec Tap). |