Le conseil d’administration de la Banque centrale de Tunisie (BCT), dans sa réunion du 25 décembre 2013 a pris une série de décisions relatives à la politique monétaire.
La première décision concerne le relèvement du taux directeur de 50 pb pour le porter de 4% à 4,5% et le rétablissement d’un corridor symétrique de + ou moins 25 pb autour du taux directeur. Cet «ajustement technique» vise principalement à «émettre un signal clair aux marchés et aux banques sur le fait que la Banque centrale de Tunisie suit avec beaucoup d’attention l’évolution de l’inflation et qu’elle agit en conséquence pour mieux la maîtriser sans pour autant que cette action ait un effet significatif sur les taux interbancaires et par conséquent sur le TMM.» Cette mesure ne devrait pas «impacter négativement le coût de ressources de financement des agents économiques, puisqu’en réduisant la fourchette du corridor de 100 à 50 points de base et en rétablissant la symétrie de ce corridor, le taux d’intérêt interbancaire ne peut pas dépasser le taux plafond de la facilité de prêt (4,75%), soit presque le niveau prévalant sur le marché interbancaire depuis le mois d’avril 2013», souligne la BCT dans un communiqué publié jeudi. La seconde décision concerne la réduction du taux de la réserve obligatoire de 2% à 1% et le réaménagement de son assiette de calcul. «Cette mesure vise en premier lieu à donner une légère bouffée d’oxygène aux problèmes de liquidité auxquels font face les banques et à réduire en conséquence leur recours au refinancement de la Banque centrale de Tunisie», souligne l’Institut d’Emission. La BCT a décidé également de relever le taux minimum de rémunération de l’épargne (TRE) de 50 points de base pour le porter de 2,75% à 3,25%. Cette décision vise à «stimuler davantage l’épargne des ménages tout en préservant les intérêts des petits épargnants, dont les produits d’épargne risquent d’être laminés par la persistance de l’inflation à un niveau de près de 6%, et qui n’ont pas réellement un pouvoir de négociation avec les banques, comme c’est le cas des investisseurs institutionnels (gros déposants)», explique la BCT, tout espérant que cette mesure sera «favorable au renforcement de l’épargne nationale qui a connu depuis la révolution une forte baisse (un peu plus que 15% du PIB actuellement).» Last but not least, la BCT a décidé d’introduire le swap de change comme nouvel instrument de politique monétaire. «Cette mesure vise à la fois la modernisation du cadre opérationnel de conduite de la politique monétaire et l’élargissement de la panoplie d’instruments que peut utiliser l’Institut d’Emission pour réguler la liquidité bancaire et mieux piloter le taux d’intérêt interbancaire», note le communiqué de la BCT, en émettant l’espoir que cette mesure renforcera l’efficacité de la politique monétaire et lui permettra d’atteindre les objectifs qui lui sont assignés, notamment, la stabilité des prix. I. B. (avec communiqué). |