Depuis mardi, des mouvements de protestation se sont multipliés dans tout le pays contre les nouvelles taxes sur les véhicules introduites par la loi de finances 2014, votée il y a une semaine par l’Assemblée nationale constituante (ANC), en dépit des fortes critiques exprimées par les hommes d’affaires, les experts et les représentants de la société civile.

Les manifestations se poursuivent encore aujourd’hui et se radicalisent, dans une atmosphère électrique.

Camionneurs, louagistes et taxistes coupent les routes. 

A la mi-journée, près de 250 véhicules, lourds et légers, bloquaient la GP1, la route reliant Tunis et Soliman, ainsi que Bab Alouia et Mornaguia. Ces coupures de routes sont aussi observées dans plusieurs régions du pays.

L’Union générale tunisienne du travail (UGTT), ainsi que les partis de l’opposition Nida Tounes et le Front Populaire, ont exprimé leur soutien à ces mouvements de colère en appelant le prochain gouvernement à réviser certaines mesures de la Loi de finances, prises par le gouvernement sortant.

Ennahdha, dont les députés ont voté massivement le projet de loi de finances, s’est fendu, lui aussi, d’un communiqué, où il affirme sont soutien aux manifestations et appelle le gouvernement à revenir sur les décisions ayant mis le feu aux poudres dans le pays.

Cette réaction, quelque peu tardive et opportuniste, ne dénote pas un grand courage. Elle est dictée par la lâcheté et le populiste.

Un commentateur a parlé de schizophrénie d’Ennahdha qui décide une chose, aujourd’hui, et la critique le lendemain.

Y. N. M.