elyes fakhfakh 9 15Le ministre des Finances doit donner cet après-midi une conférence de presse au cours de laquelle il va annoncer l’abandon de certaines mesures fiscales qui ont provoqué des manifestations un peu partout dans le pays.

Des manifestations ont éclaté, mardi et mercredi, dans toutes les régions de Tunisie, qui ont dégénéré, dans certaines villes, en affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre.

Des agriculteurs, chauffeurs de taxis, de véhicules de louage et de camion, ont coupé les routes dans plusieurs villes, notamment dans la capitale, Tunis.

Les citoyens en colère protestent contre certaines dispositions de la loi des finances 2014 prévoyant des hausses, jugées exorbitantes, des taxes sur les véhicules.

La hausse annoncée des carburants, qui va alourdir davantage les coûts de transport, a aggravé la colère des manifestants, dont le pouvoir d’achat a été déjà largement réduit par une inflation galopante : 6% officiellement, plus de 10% selon certains experts économiques.

L’ampleur des mouvements de protestation semble avoir contraint le gouvernement, qui fait face à une forte grogne populaire et à une grave crise de légitimité, à faire marche-arrière.

Le ministre des Finances, Elyes Fakhfakh, aura donc, aujourd’hui, le mauvais rôle de revenir sur certaines décisions qu’il avait défendues bec-et-ongles, il y a une semaine, sous la coupole de l’Assemblée nationale constituante (ANC). Autant dire qu’il va devoir avaler sa copie.

La conférence de presse de cet après-midi sera, en quelque sorte, son chant du cygne, sachant que le gouvernement devra démissionner dans les heures qui viennent.

I. B.