La contrebande coûte à la finance publique un manque à gagner annuel estimé entre 1.200 et 2.000 millions de dinars (MD), a indiqué, vendredi, Abderrahmane Khochteli, directeur général des Douanes.
«A ce manque à gagner s'ajoute la perte des milliers d'emplois dans les différents secteurs, en raison de la concurrence illégale qui s'établit entre les produits de la contrebande et ceux produits localement, menaçant ainsi la pérennité des entreprises du secteur formel», a-t-il encore affirmé lors d'une rencontre, à Tunis, organisée à l'occasion de la célébration de la journée internationale de la Douane. M. Khochteli a souligné que la direction générale de la douane est en train d’établir un programme de lutte contre la contrebande. A cet effet, une stratégie globale est en cours d'exécution, ce qui permettra de faire face à ce fléau dont les répercussions sont graves aussi bien sur l'Etat que sur le tissu industriel et la santé du citoyen. La douane tunisienne cherche à établir une nouvelle relation avec les entreprises et les citoyens, basée sur la communication ouverte et la transparence, a encore indiqué M. Khochteli. Le colonel Abdelaziz Gatri, directeur de la recherche à la Direction générale de la Douane, a indiqué, de son côté, que les services de la douane sont parvenus, en 2013, à saisir de grandes quantités de produits destinées soit à l'importation ou encore à l'exportation illégale. Il s'agit, notamment, de produits alimentaires (d'une valeur de 4,7 MD), d'hydrocarbures (4,5 MD), de tabac (8,89 MD), de produits alcoolisés (8,2 MD), de médicaments (2,52 MD), de pièces de rechange de véhicules (10 MD)… D'après le responsable, les efforts de lutte contre la contrebande ont permis, également, de saisir plus de 14 MD de devises, environ 627 armes et plus de 7.800 cartouches ainsi que 110 kg de cannabis et quelque 144.000 Subutex (somnifères)… L’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica, centrale patronale), les experts économiques et les opérateurs économiques ne cessent d’appeler le gouvernement à agir avec plus d’efficacité pour mettre fin aux trafics de toutes sortes qui nuisent à l’économie nationale et menacent l’existence même de nombreuses entreprises. On estime, généralement, à 20 ou 30% la part de la contrebande dans le commerce intérieur, un chiffre en hausse constant. Ce phénomène s’est aggravé après la révolution, notamment avec la Libye, en raison de l’affaiblissement des systèmes de contrôle dans la région. I. B. (avec Tap). |