Le dinar a gagné 6% et 4% par rapport à l’euro et au dollar US. La monnaie nationale tunisienne monte tellement vite que le gouverneur de la Banque centrale, Chedly Ayari, n’arrive plus à la rattraper...
Il a suffi d’un court mois, depuis qu’Ali Larayedh a officiellement annoncé la fin du mandat de sa Troïka 2, pour que l’économie tunisienne retrouve une certaine vitalité. Chedly Ayari, le Gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), ne trouve pas les mots pour décrire cette nouvelle relance de la machine économique tunisienne. Les bons signes sont là, dit-il, en ce début de l’année 2014: un meilleur contrôle de l’inflation et un renchérissement du dinar par rapport à l’euro. De quoi remonter le moral des Tunisiens et booster davantage la détermination de l’équipe de Mehdi Jomaâ. Prenant part à la deuxième rencontre internationale sur la crise économique dans les pays de la zone euro-méditerranéenne, mercredi, Chedly Ayari, a fait part, dans une déclaration à la presse, de son optimisme quant au bon comportement de l’économie tunisienne, en ce début de l’année 2014. «Il est indéniable que la stabilité du pays, la nouvelle situation politique et l’adoption de la nouvelle constitution ont sensiblement contribué à faire tourner la roue de l’économie tunisienne», a indiqué M. Ayari, ajoutant qu’il y a également cet autre précieux dividende généré par cette stabilité: «l’optimisme des pays frères et amis, et des institutions financières internationales et leur meilleure disposition» à venir en aide à notre économie. Le Gouverneur de la BCT avance les preuves de son optimisme: l’inflation a été de 5,8%, en janvier, et il y a tout lieu de croire que ce taux baissera encore plus et pourrait être ramené, dans les quelques mois à venir, à 5,4%. Le dinar tunisien, lui aussi, donne des raisons d’espérer à M. Ayari, qui a même osé une plaisanterie au sujet de la remontée de la monnaie tunisienne face à l’euro et au dollar US (des progressions de 6% et de 4% par rapport à ces monnaies étrangères): «Je n’arrive plus à le (le dinar, NDLR) rattraper. Il monte très vite. Il ne faut pas qu’il m’échappe», a-t-il déclaré aux médias, tout sourire, fixant du regard le plafond pour signifier cette regain rapide du dinar. «L’euro est à 2,17 dinars. Est-ce que les choses se stabiliseront à ce niveau? On ne saurait le dire, pour l’instant», conclut-il. Attendons, donc, de voir les prochaines évolutions. En tout cas, pour l’instant, une chose est sûre: la nouvelle équipe de Mehdi Jomaâ a le vent en poupe et le contexte national et international semble lui être favorable. La question suivante s’impose: pourquoi avoir perdu tant de temps, toutes nos énergies, notre confiance et celle de nos amis étrangers et tant d’autres choses précieuses, avant de convaincre les Nahdhaouis et leurs associés de repartir avec leur incompétence et de céder la place à des technocrates indépendants qui, espérons-le, dirigeront comme il se doit les affaires de notre pays jusqu’aux prochaines élections? Marwan Chahla |