amel karboul 1 3Dans un entretien à nos confrères de ‘‘Tourmag’’, la ministre du Tourisme Amel Karboul donne un avant-goût de son programme de rénovation du tourisme tunisien.

Mme Karboul, dont le mandat se imiterait à un an tout au plus, ne craint pas de parler du moyen et long termes, de restructuration, de stratégie... «Pourquoi ne pas réfléchir sur la Tunisie 2025?», lance-t-elle, avec une belle assurance.

Mais d’abord, le diagnostic est sans complaisance: «Le tourisme souffre structurellement. Nous devons changer la manière de le manager. Il faut remettre à niveau sa qualité sous toutes ses formes. Il est trop mono culturel et dépend trop du seul tourisme balnéaire», explique-t-elle. Aussi faut-il «mettre en marche la diversification de notre tourisme, la mise en valeur de nos sites culturels en collaborant avec le ministère de la Culture, pour créer des circuits, ouvrir des maisons d’hôtes, développer l’éco-tourisme».

Pour éviter de cantonner la destination dans «les vacances au bord de la mer dans des hôtels qui pourraient être partout ailleurs dans le monde», Mme Karboul voudrait pouvoir capitaliser aussi sur les richesses matérielles et immatérielles, c’est-à-dire le patrimoine, la culture. Et pour cela, il faut «travailler sur l‘image de notre pays et de ses régions, sur notre communication…»

Rien de vraiment nouveau dans cette énumération, sauf peut-être la conviction, la volonté et l’envie de la nouvelle ministre du Tourisme de bousculer un peu les habitudes, de mettre fin au ronron, de faire bouger les lignes...

Les priorités de Mme Karboul sont, sans surprise, «la propreté, le respect de l’environnement, le nettoyage des plages et des stations», mais aussi, pourquoi se voiler la face, la modernisation des institutions touristiques, le ministère comme l’Office national du tourisme tunisien (ONTT).

Il faut dépoussiérer, rafraichir, mettre à niveau, impulser de nouvelles dynamiques de groupe... Et pour une professionnelle du coaching d’entreprise, ce sera, on s’en doute, un beau challenge : rajeunir un département qui a l’âge de ses pionniers et a du mal à suivre les évolutions en cours dans le tourisme mondial.

Mme Karboul ne pouvait oublier «un dossier important que personne n’a encore vraiment cherché à régler», celui de l’endettement des hôteliers. Ou encore «le cercle vicieux d’une politique de prix bas».

Là, les préparatifs de la nouvelle saison battent leur plein, et on ne va pas tarder à voir ce que Mme Karboul va inventer pour redresser l'image et les tarifs d'une destination Tunisie labellisée low cost

I. B.