tunisiens 3 10L'emprunt obligataire national annoncé par le chef du gouvernement provisoire Mehdi Jomâa, lundi 3 décembre, lors d'un entretien télévisé, devra atteindre, selon les premières estimations, 1 milliard de dinars.

C’est, en tout cas, le chiffre avancé Chaker Soltani, directeur général de la gestion des dettes et de la coopération financière au ministère des Finances, dans un entretien à l'agence Tap.

Les délais de souscription à cet emprunt seront déterminés dans le projet de la loi des finances complémentaire de l'année 2014, a ajouté M. Soltani, estimant que cette opération devra être réalisée avant les prochaines élections.

Le responsable a souligné que l'emprunt permettrait de préserver l'équilibre des finances publiques et de l'économie nationale. «La souscription à l'emprunt obligataire est considérée comme étant un investissement à moyen et long termes», a-t-il dit, appelant les Tunisiens à adhérer à cette opération pour soutenir leur pays, sachant que l'emprunt fournira à l'Etat des ressources financières additionnelles, dont il a besoin pour boucler le budget de l’Etat 2014 et, éventuellement, lancer des projets de développement créateurs d’emplois dans les régions.

Il convient de rappeler, ici, que la Tunisie a procédé après l'indépendance (1956) au lancement de deux emprunts obligataires nationaux: le premier en 1964 pour construire le pays et le deuxième en 1986 après la crise économique que le pays a connue au cours des années 1980.

Plusieurs facteurs devront être pris en considération lors de la fixation de la valeur de l'emprunt obligataire, tels que le recul de l'épargne de 21% en 2010 à environ 15% en 2013 et le manque de liquidités au niveau du marché monétaire, a encore précisé M. Soltani, rappelant, dans ce contexte, que la Banque centrale de Tunisie (BCT) injecte quotidiennement 4,7 milliards de dinars pour garantir le déroulement des opérations bancaires.

Concernant les réglementations en vigueur pour le lancement d'un emprunt obligataire national, M. Soltani a indiqué que des mesures spécifiques seront suivies tant au niveau de la loi de finances complémentaire que de l'augmentation du budget dans le chapitre des estimations de l'emprunt.

Il sera, par ailleurs, procédé à la publication d'un décret qui fixe les conditions de l'emprunt national, détermine le taux d'intérêt nominal et la valeur nominale de chaque obligation.

D'autres mesures seront également prises pour faire connaître l'opération auprès des investisseurs et notamment des citoyens afin de les inciter à souscrire à l'emprunt national.

Le taux d'intérêt de l'emprunt sera fixe et le décret relatif à l'emprunt déterminera les délais de restitution par le souscripteur de son financement lorsqu'il le souhaite, a encore fait remarquer le responsable du ministère des Finances.

M. Soltani a souligné, par ailleurs, que les obligations relatives à l'emprunt seront échangées au niveau du marché financier national.

Les non résidents et sociétés étrangères installés en Tunisie pourront y souscrire à condition que l'opération de souscription soit soumise à la loi du change, notamment en montrant une pièce prouvant l'importation de devises, tout en souscrivant en dinars tunisiens.

La restitution du financement se fera également en monnaie locale. En revanche les Tunisiens résidant à l'étranger et désireux de souscrire à l'emprunt ne sont pas tenus de détenir une pièce prouvant l'importation de devises.

Les besoins en financements du budget 2014 s'élèvent à 13 milliards de dinars répartis entre ressources extérieures (8 milliards de dinars) et ressources intérieures (5 milliards de dinars).

Source : Tap.