Cette déclaration a été faite, aujourd’hui, à nos confrères d’Express FM, par l’économiste et ancien ministre des Finances, Houcine Dimassi.

Evoquant les chiffres du budget de l’Etat de 2014, annoncés par Elyes Fakhfakh, le prédécesseur de Hakim Ben Hamouda, M. Dimassi a affirmé que ce dernier «n’a pas dit toute la vérité, à propos notamment des problèmes de la caisse de compensation.»

«Pour M. Ben Hamouda, la tâche est très difficile, voire impossible et personne ne souhaite être à sa place», a dit M. Dimassi.

«Bon, nous devons revenir à l’évidence. Les choses sont comme elles sont. Il faut que toutes les parties se réunissent autour de la même table, y compris la Troïka (l’ex-coalition au pouvoir dominée par le parti islamiste Ennahdha, NDLR) qui a laissé derrière elle un héritage catastrophique, puis est partie pour mener sa campagne électorale. Elle est la première responsable de la situation économique difficile», a-t-il ajouté. Et d’enchainer: «Il faut que tous les partis mènent une campagne de sensibilisation pour que le citoyen digère la situation. Ce dernier doit, lui aussi, faire des sacrifices, pendant 2 ou 3 ans, car les choses vont très mal dans le pays. Et il y a un risque que la situation empire».

Selon l’économiste, le citoyen doit accepter la cherté de certains produits de base qui étaient auparavant compensées «et ne plus rouspéter».

M. Dimassi, qui est proche de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), a demandé aux syndicats de ne plus appeler à la grève.

«Au contraire, il faut convaincre le citoyen que le moment est grave. Le pays s’écroule et personne n’a le droit de demander la révision de son salaire ou exiger des avantages. Ce n'est vraiment pas le moment», a-t-il dit.

Z. A.