offre emploi 11 21Les grandes lignes du programme d’assainissement de Tunisair, approuvé au cours  d'une réunion ministérielle, le jeudi 3 avril 2014, au Palais de la Kasbah, à Tunis.

Ce programme, accompagné d'une série de mesures portant sur la prise en charge par l'Etat de certains engagements financiers de Tunisair, vise restaurer les équilibres financiers de la compagnie, qui accuse un déficit annuel estimé à 100 millions de dinars (MD).

Départ de 1.700 agents

Dans une interview, accordée samedi, à l'agence Tap, Chiheb Ben Ahmed, ministre du Transport, a indiqué que ce programme vise essentiellement à compresser les charges de la compagnie de 15% pendant 3 années, à réduire de 30 MD les pertes prévues pour 2014 et à les abaisser progressivement au cours des prochaines années, jusqu'à la réalisation de l'équilibre financier de la société, d'ici fin 2018.

Le premier point du programme concerne la sortie à le départ de 1.700 agents, dont l'âge varie entre 50 et 60 ans, et ce, dans le cadre des départs à la retraite anticipée. L'Etat prendra en charge le tiers du coût de cette opération, soit 25 MD sur un total de 75, a-t-il précisé.

Tunisair fournira, quant à elle, une enveloppe de l'ordre de 23 MD au titre des primes de départ, grâce aux cotisations de ses agents au fonds social de la compagnie. Ces contributions seront, ultérieurement, converties en actions dans le cadre de l'augmentation du capital de la compagnie, a encore fait savoir le ministre.

Prise en charge des dettes de la compagnie

L'Etat prendra en charge, également, les dettes de la compagnie contractées auprès de l'Office de l'aviation civile et des aéroports (OACA), et qui ont été facturées jusqu'au 30 juin 2012, pour une valeur de 165 MD.

Il a, en outre, été décidé de supprimer les pénalités de retard relatives à cette somme, a encore fait savoir M. Ben Ahmed.

Seance-ministerielle-Tunisair

Séance ministérielle de jeudi consacrée à l'assainissement des finances de Tunisair.

Le ministre a annoncé, dans ce cadre, qu'un projet de loi portant sur la suppression de ces dettes et leur déduction de la part de l'Etat des bénéfices de l'OACA, sera soumis à l'Assemblée nationale constituante (ANC) pour approbation.

M. Ben Ahmed a ajouté que la séance ministérielle de jeudi a décidé le rééchelonnement des dettes de Tunisair auprès de l'OACA, portant essentiellement sur l'année 2013 et dont la valeur s'élève à 128 MD.

Dans ce cadre, il sera procédé à la révision de la méthode de calcul des droits relatifs aux aéroports, qui représentent 30% des dépenses de Tunisair, tout en veillant à tenir compte de l'intérêt de l'OACA. L'objectif est d'alléger l'impact du taux de change sur le transporteur national car le calcul de ces dépenses se fait en devises, sachant que la hausse de l'euro a engendré une hausse de 35% des dépenses de la compagnie entre les années 2009-2013.

L'Etat accordera à Tunisair sa garantie pour les crédits qu’elle compte contracter pour qu'elle puisse poursuivre son programme de renouvellement de la flotte.

Vente des deux avions présidentiels

Il a été convenu, dans ce cadre, d'accélérer la vente de deux avions présidentiels avant fin 2014 et d'accorder plus de flexibilité à la compagnie dans la réalisation des procédures de vente, notamment en ce qui concerne la commission de vente.

Le ministre a précisé que la compagnie s'est engagée en contrepartie à établir un diagnostic et réaliser une étude stratégique qui devrait être effectuée par un bureau d'expertise étranger. Ce dernier présentera des orientations permettant au transporteur national de retrouver ses équilibres financiers, de développer ses activités, de rationaliser ses dépenses et d'améliorer ses services et son rendement.

La compagnie publique nationale s'est engagée, par ailleurs, à exécuter un programme sérieux pour améliorer l'ensemble de ses services, terrestre et aériens (respect des horaires, accueil, inscription, catering, alimentation, port des bagages des voyageurs, etc.).

I. B. (avec Tap).