offre emploi 11 21Les Tunisiens espèrent des retombées positives du forum d'affaires Tunisie-pays du Golfe qui se tient depuis hier à Tunis, pour relancer la machine économique grippée.

La tournée du Premier ministre provisoire Mehdi Jomaâ dans les pays du Golfe, le mois dernier, n’a peut-être pas récompensé la diplomatie économique tunisienne. C’était une simple prise de contact, nous disait-on.

Cette semaine, le Forum de l’investissement Tunisie-Pays du Golfe, une très large assemblée réunie les 5 et 6 mai à Tunis, se donnerait les moyens, les ressources humaines et les méthodes nécessaires pour rattraper le temps perdu et réaliser les nombreuses opportunités B-2-B jusqu’ici négligées.

Réunis au siège de l’Union tunisienne des industries, du commerce et de l’artisanat (Utica), près de 120 hommes d’affaires tunisiens et une cinquantaine de chefs d’entreprises des pays du Golfe ont planché, hier, et poursuivront aujourd’hui leurs travaux, sur les opportunités de mettre en œuvre des projets d’investissement dans des secteurs aussi variés que les services financiers, le tourisme et l’industrie.

Wided Bouchamaoui, la président de l’Utica, a relevé que les «échanges de visites sont une bonne pratique pour commencer, mais il faut vite faire de trouver une application pratique à ces procédés. Très rapidement, nous avons organisé ce Forum, avec l’aide de différentes chambres du commerce et de l’industrie des pays du Golfe. Nous réunissons, ici aujourd’hui, les représentants des plus importantes institutions financières et entreprises de cette région du Golfe… Ils croient tous en la Tunisie, en les opportunités d’investissement qu’elle offre… A toutes ces personnes, l’occasion sera donnée de poser des questions à nos ministres et d’obtenir ainsi des réponses à leurs interrogations. Ils découvriront, aussi, toutes les chances de partenariat B-to-B qui existent dans notre pays».

Pour que ce partenariat puisse redémarrer et se développer, le ministre des Finances Hakim Ben Hammouda conseille un allégement et une facilitation des formalités et des procédures administratives, qui sont «parfois trop longues et trop lentes, à la fois» selon lui.

«Une commission a été constituée, à cette fin. Elle passera en revue, un à un, tous les cas de ces projets restés en suspens, pour aplanir les difficultés et les résoudre au plus vite. Tout cela, bien entendu, se fera dans le plus strict respect de la législation tunisienne», rassure-t-il.

Chedly Ayari, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), renchérit en déclarant que «les pays du Golfe ne représentent pas seulement une grande fortune de pétrodollars. Ces pays ont également acquis un précieux savoir-faire dans le domaine financier. Leurs institutions bancaires n’ont rien à envier aux banques étrangères - américaines, britanniques ou autres. Nous devrions, dans ce domaine des finances, tirer profits des ressources humaines de pays comme le Qatar ou l’Arabie saoudite. Vous y trouvez des cadres ‘blindés’», insiste-t-il.

La ruée du gouvernement Jomaâ vers l’or du Golfe arabique se poursuivrait donc.

Marwan Chahla

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