Les employés reprochent à Rabeh Jrad d’être à l’origine de la dégradation de la situation financière de la société. Ce qui est, on l’imagine, une contre-vérité absolue. Car, quand M. Jrad a pris la tête de Tunisair, il y a un peu plus d’un an, la situation de la compagnie était déjà très détériorée, en raison de la crise du tourisme et du transport aérien depuis la révolution de janvier 2011, mais aussi de la mauvaise gestion de l’entreprise par ses nombreux prédécesseurs, surtout avant la révolution.

Rabeh Jrad, qui a hérité de la patate chaude, est dans l’obligation de mettre en route un plan de redressement de la situation financière de Tunisair qui prévoit, entre autres, le dégraissage du mammouth, par la réduction des effectifs pléthoriques de l’entreprise. Ceci explique, donc, cela...

Reste que cet épisode a de quoi inquiéter : car si les employés vont s’amuser à dégager les patrons des entreprises, notamment publiques, qui sont toutes logées à la même enseigne que Tunisair, cela n’aidera pas, loin d’en faut, à assainir la situation politique et à relancer l’économie dans le pays.

Les salariés seront, on l’imagine, les premiers affectés par la détérioration de la situation générale dans le pays.

I. B.