Le Front populaire craint que le Dialogue économique national «serve de couverture à des mesures déjà prêtes opposés aux intérêts de la Tunisie».
C’est ce qu’a indiqué Hamma Hammami, leader du Parti des Travailleurs et porte-parole du Front populaire, regroupant des partis de la gauche radicale, au cours d’une conférence de presse, vendredi à Tunis, tout en s’étonnant que le gouvernement ait demandé la tenue de cette conférence à huis-clos, alors que, selon lui, cette question intéresse en premier le peuple tunisien. Le Front a, dès le début, exigé que le Dialogue économique, prévu pour le 28 mai 2014, soit constructif, ouvert à toutes les parties et qu'il puisse adopter une stratégie claire, établie sur la base d'un diagnostic précis de la crise afin d'y apporter les solutions requises. M. Hammami a, dans ce contexte, estimé que le gouvernement de Jomaa doit se contenter de prendre des mesures conjoncturelles dans le but d'alléger l'impact de la crise sur les catégories moyennes et à faible revenu, et non pas d'entreprendre des réformes majeures. Le Front populaire souhaite que le gouvernement et toutes les parties prenantes engagées dans le dialogue national économique parviendront à des solutions pour surmonter la crise qui, a-t-il dit, a des répercussions négatives sur la sécurité et la stabilité du pays d'un côté, et sur l'ensemble des Tunisiens qui souffrent, notamment, de la détérioration de leur pouvoir d'achat. La Tunisie, a-t-il ajouté, a besoin, en cette phase actuelle, d'un choix économique national loin de toutes pressions et des diktats étrangers, par allusion aux pressions des bailleurs de fonds étrangers (FMI, Banque mondiale, Union européenne, etc.) pour la mise en place de réformes structurelles des systèmes bancaire, fiscal, de passation des marchés publics, d’investissement, etc. Mohamed Jemour, du Parti des démocrates patriotes unifié (Watad) a exprimé, de son côté, sa crainte de voir la nouvelle loi électorale reproduire les mêmes erreurs enregistrées lors des élections d’octobre 2011, ajoutant que le Front populaire impute la responsabilité de ses éventuelles retombées négatives au Quartette parrain du Dialogue national, à l'Assemblée nationale constituante (ANC) et à tous les partis qui ont adopté cette loi. M. Jemour a exhorté, par ailleurs, les forces démocratiques, partis et société civile, à pallier aux carences et incohérences constatées dans cette loi et à y remédier, appelant l'Instance provisoire pour le contrôle de la constitutionnalité des lois à assumer ses responsabilités. I. B. (avec Tap). |
{flike}