Hedi Djilani, l’ancien patron des patrons, a lancé un énième appel aux autorités judiciaires pour qu’elles lui rendent son passeport. Et son droit de citoyen.
L’ancien président de l’Utica (centrale patronale) et beau-père de Belhassen Trabelsi, frère de Leila, épouse Ben Ali, s’est vu confisquer son passeport depuis le 1er août 2011. Et bien qu’il ait innocenté par la justice dans un procès relatif à la gestion financière de l’Utica, il reste privé de passeport et, donc, de voyage, depuis bientôt 3 ans. Et pour cet homme d’affaires, habitué à passer autant de temps en Tunisie qu’à l’étranger, cette situation est devenue insupportable. Pour «voyager», M. Djilani fait des escapades dans les réseaux sociaux, où il partage ses joies, plutôt rares, et ses chagrins, aujourd’hui immenses. Il faut dire qu’il commence à capitaliser la sympathie de milliers d’internautes. Et c’est sa seule consolation. Mais parfois, il en a tellement marre de se sentir «prisonnier», qu’il fait éclater sa colère et exige de bénéficier de tous ses droits de citoyen. Sa dernière «insurrection» entre quatre murs date d’hier, lundi 26 mai 2014, lorsqu’il a changé, sur sa page Facebook, son portrait par le drapeau de la Tunisie et laissé libre cours à son désespoir. A la manière de l’actuel locataire de Carthage Moncef Marzouki, il a demandé 3 fois son passeport: «01 Août 2011-26 Mai 2014. 1030 Jours sans passeport, sans passeport, sans passeport». Ses amis, très touchés par cet appel, se sont attaqués aux autorités qui ne retirent pas leurs passeports aux jihadistes en partance vers la Syrie et privent de voyage certains hommes d’affaires : «l’économie étant le dernier des soucis des gens actuellement au pouvoir», lit-on notamment. «Je fais des rappels de mon histoire de passeport car des amis me posent souvent la question, alors c'est une manière de répondre et de rappeler l'injustice qui accable un homme d'affaires privé de son passeport pendant des années», explique, de son côté, Hedi Djilani. Z. A. |
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