Hakim-Ben-Hamouda-Banque-MondialeHakim Ben Hammouda estime que la Tunisie, en comparaison avec d’autres pays, «a réalisé de bons résultats», même s’il reste des problèmes sérieux à régler.

Cette déclaration du ministre de l’Economie et des Finances, relativement optimiste, intervient à un mois de la fin de 2014 et à la veille du prochain débat budgétaire par le nouveau parlement.

Invité, vendredi 28 novembre, de l’émission ‘‘Midi Show’’ sur Mosaïque FM, à faire un bilan de la dizaine de mois de gestion technocratique des affaires du pays, M. Ben Hammouda a notamment relevé qu’«il a été possible pour la nouvelle équipe gouvernementale d’arrêter l’hémorragie, mais la situation demeure difficile. Nous avions été francs, dès la prise de nos fonctions, et nous avions dit clairement que la situation était grave. Il y avait pour cela deux raisons principales: tout d’abord, il y avait cette impasse dans laquelle se trouvait le modèle de développement tunisien. Bien avant la Révolution, ce modèle était en panne, en crise, et ne pouvait plus générer de croissance économique forte. C’était là une des raisons premières de la Révolution. Cette croissance n’était pas créatrice du nombre nécessaire d’emplois dont le pays avait besoin – surtout ces emplois que l’on pouvait offrir aux diplômés de l’enseignement supérieur. Il y avait également des régions entières, celles de l’intérieur, qui n’avaient plus connu de développement depuis longtemps. Avec la Révolution, d’autres défis ont rendu la situation encore plus difficile: nombre de revendications sociales, qui n’ont jamais pu s’exprimer pendant plus de deux décennies, sont venues s’imposer. Et cela a représenté un sérieux handicap pour la relance de l’activité économique, surtout dans un contexte politique marqué, pendant les trois premières années de la transition, par un manque de visibilité notoire… Les résultats de tout cela étaient connus de tous… A présent, au bout de 10 mois, le gouvernement a pu mettre un terme à l’hémorragie et à la dégradation de la situation et remettre l’activité économique sur les rails».

La voie, selon M. Ben Hammouda, est toute tracée pour la nouvelle équipe qui dirigera les affaires du pays, dans les quelques jours à venir: «Le nouveau gouvernement trouvera les bases solides sur lesquelles il pourra construire ses programmes et ses plans sur le long terme. Dans plus d’un domaine, les choses ont été clarifiées. Pour ce qui est des finances publiques, par exemple, le déficit aurait pu atteindre le 9 ou 10%, mais, grâce à la Loi des finances complémentaire, il ne dépassera pas, en 2014, la barre des 6%. En outre, une croissance de 2,5% – qui reste, admettons-le, limitée – est un indice du bon comportement de notre économie».

Et le ministre de l’Economie de comparer la situation de la Tunisie à celles d’autres pays de la région – et surtout ceux qui ont fait partie du Printemps arabe – et bien d’autres encore: «Indéniablement, en dépit de la crise politique et les difficultés auxquelles la Tunisie a été confrontée, les différents défis et la menace terroriste, etc., notre pays a réalisé les meilleurs résultats»

Ne vous pincez pas la joue, vous ne rêvez pas! Ce tableau reluisant de l'économie tunisienne, que l'on croyait au bord du gouffre, est brossé par le ministre de l'Economie et des FInances en personne.  

Marwan Chahla

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