La décision de transfert des activités de la Siape de Sfax (sud-est) à Medhilla, gouvernorat de Gafsa (sud-ouest), sera mise en oeuvre à la fin de 2016.
C’est ce qu’a annoncé le directeur général-adjoint technique du Groupe chimique tunisien (GCT), Abdelhafidh Abdelhamid, dans un entretien avec l'agence Tap, publié vendredi 9 décembre 2015, en marge de la visite qu'il avait effectué dans les usines du GCT, en compagnie du Pdg du la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) et du GCT, tout en soulignant que «la concrétisation de cette décision, prise en 2008 et confirmée par les gouvernements successifs après la révolution, est liée à l'entrée en production de l'usine de Medhilla 2 dont le taux d'avancement des travaux a atteint 50%». Evoquant, en outre, le sort du personnel travaillant à la Société industrielle d'acide phosphorique et des engrais (Siape), dont les activités seront transférées, M. Abdelhamid a expliqué «qu'ils ne seront pas mutés vers l'usine de Medhilla, car celle de Sfax ne sera pas fermée mais ses activités seront orientées vers des industries non-polluantes, notamment le super-mono-phosphate que le GCT a commencé à expérimenter, avec de nouvelles techniques ne présentant aucun problème». Le directeur général-adjoint technique du GCT a dévoilé, à ce propos, une série de nouveaux projets et programmes faisant partie de la stratégie de développement du Groupe et visant l'extension des activités et l'entrée dans de nouveaux marchés extérieurs, à travers l'accompagnement de la stratégie de promotion de la CPG, qui espère, pour sa part, augmenter sa production de phosphate de 6,5 millions de tonnes en 2015, à 8,5 millions en 2016, puis à 10,5 millions en 2018. M. Abdelhamid a évoqué, également, le projet de laverie d'Oum El-Khachab à Gafsa qui, selon les prévisions, doit entrer en production en 2016, celui de l'exploitation des mines de Tozeur et Nefta, à la fin de 2018. «Il est nécessaire de réfléchir, dans les quatre années à venir, à la création d'une nouvelle usine pour la transformation de 2 millions de tonnes de phosphate par an», a-t-il souligné. Le responsable a, d'autre part, révélé que le GCT compte fabriquer un nouveau produit, l'acide phosphorique technique «qui se distingue par sa haute valeur ajoutée», expliquant que «ce produit peut constituer une matière première pour l'industrie des engrais liquides utilisés dans le jardinage et d'autres domaines». M. Abdelhamid a fait part, par ailleurs, de la préoccupation de l'entreprise face à la poursuite de la crise de l'approvisionnement en phosphate à partir des mines de Gafsa, soulignant que la visite qu'il a effectué, ce jour-là, en compagnie du Pdg de la CPG et du GCT, et d'un groupe de cadres centraux et régionaux, aux entreprises de Sfax et de la Skhira, avait pour objectif de «d’examiner avec les cadres et les agents la situation difficile de l'entreprise et les inciter à oeuvrer pour sa préservation». Le directeur général-adjoint technique du GCT a expliqué, à ce propos, que l'accent a été mis sur la nécessité d'exploiter la période d'arrêt de production, en raison du manque d'approvisionnement en phosphate, pour effectuer les opérations de maintenance et d'entretien nécessaires pour les équipements et le matériel. Le transport du phosphate vers les unités du GCT et la Société tuniso-indienne des engrais (Tifert), installée à Skhira, est suspendu depuis environ un mois, à cause des mouvements sociaux, empêchant ainsi la société de satisfaire ses engagements envers l'associé indien. Le manque persistant des matières premières a aggravé la situation dans les usines du GCT qui fonctionnent, depuis 4 ans, à 50% de leur capacité de production, ce qui a provoqué des pertes atteignant 180 millions de dinars (MD). Abdelhafidh Abdelhamid a mis en garde, dans ce contexte, contre le danger que ferait peser sur le GCT la dégradation de la situation, surtout que la production n'est plus que de 10 à 20% de la capacité totale. Il a, en outre, évoqué «la perte du positionnement de l'entreprise sur les marchés mondiaux, avec des pertes atteignant la moitié de son capital». A rappeler que le GCT assure, annuellement, 4% du produit national brut et son apport à l'agriculture tunisienne, à travers la vente des engrais, sur le marché local, à des prix inférieurs au coût de production, est estimé à plus de 100 MD par an. I.B. (avec Tap). Illustration : Usine de la GCT à Skhira. |
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