C’est ce qu’a annoncé le ministre de l'Economie et des Finances, Hakim Ben Hammouda, au cours d'une conférence de presse conjointe avec le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) Chedly Ayari, lundi 12 janvier 2015, au siège de la BCT.

Les «sukuks» islamiques sont des certificats d'investissement conformes à la recommandation religieuse issue du Coran interdisant aux fidèles directement le prêt à intérêt (riba). Ils consistent pour la banque à acheter un bien et à le revendre immédiatement à un prix majoré au client, qui rembourse alors selon un échéancier sur lequel les deux parties se sont entendues. Ils sont en quelque sorte l'équivalent, dans la finance islamique, des obligations dans la finance occidentale.

M. Ben Hammouda a indiqué que l’opération d’émission des «sukuks» islamiques, annoncée par son prédécesseur depuis 2013, a pris un peu de retard à cause des failles et lacunes de la loi relative à ce type particulier de financement. «L'objectif est de diversifier les sources de financement du budget de l'Etat et de répartir celles-ci sur toute l'année, dans le cadre d'une approche de mobilisation et de dépense des ressources de l'Etat basée sur l'anticipation», a encore précisé M. Ben Hammouda.

Après la sortie sur le marché international, prévue en janvier 2015, la Tunisie parviendra à mobiliser des ressources provenant notamment de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI). Ces institutions de crédit effectueront, en mars 2015, leur propre analyse sur la situation de l'économie tunisienne, a encore indiqué le ministre, rappelant que la Tunisie clôturera l'année avec l'émission de «sukuks» islamiques.

Le gouverneur de la BCT a, pour sa part, suggéré d'émettre sur le marché intérieur des «sukuks», soulignant la nécessité de diversifier les sources de financement extérieur, grâce notamment aux «sukuks» islamiques qui ont démontré leur efficacité et sont utilisés par les pays avancés.

I. B. (avec Tap).