Selon le porte-parole du Premier ministère, Moez Sinaoui, cité par l’agence Afp, le gouvernement de transition a élaboré un plan de développement économique et social nécessitant des investissements de 125 milliards de dollars sur cinq ans.


«Ce programme chiffre les besoins pendant cinq ans à hauteur de 125 milliards de dollars (172,5 milliards de dinars), dont 100 milliards d’effort national devant être fourni par la Tunisie et 25 milliards (environ 34,5 milliards de dinars) qui seront financés par l’aide internationale que nous avons sollicitée» au dernier sommet du G8 à Deauville en France, les 26 et 27 mai, a déclaré M. Sinaoui.

Au G8 à Deauville, le président français Nicolas Sarkozy a annoncé vendredi un paquet financier de 40 milliards de dollars pour soutenir le «printemps arabe», sans détailler la part qui reviendrait à la Tunisie. Son montant doit être décidé en juillet, a rappelé M. Sinaoui.

Ce plan de 125 milliards de dollars «est un projet, il faut encore aller dans le détail, identifier les besoins», notamment en matière d’infrastructures, d’emploi, et de soutien des Pme, a-t-il ajouté, en se disant optimiste sur la capacité de la Tunisie à dégager par ses propres moyens 100 milliards de dollars d’investissements sur les cinq prochaines années, sans préciser où ce montant, qui représente plus de deux fois le budget de l’Etat, pourrait être trouvé.

Le gouvernement de transition compte engager prochainement des concertations sur ce programme. Ces concertations concerneont l'ensemble des forces politiques et sociales dans le pays. Il s'agit, selon le premier ministère, de «réaliser un consensus national» autour de ce programme et des principales questions économiques et sociales dans le pays, telles que les besoins en matière d'infrastructure, d'emploi et de financement des petites et moyennes entreprises.

Le programme, dont une première version pour le court terme, avait été déjà, présentée le 14 mai, aux représentants de la société civile, partis politiques, secteur privé...,  s'articule autour de cinq priorités: amélioration de la gouvernance, développement des infrastructures, promotion du capital humain, approfondissement de l'intégration économique dans les marchés internationaux et modernisation du secteur financier.

Le gouvernement, qui essaie de relancer la machine économique, grippée depuis de début de l'année, essaie aujourd'hui de rassurer les investisseurs locaux et les inciter à se déployer dans les régions intérieures qui manquent cruellement d’infrastructures.

Les autorités prévoient un net ralentissement économique cette année avec une croissance de 0% à 1% à peine, en raison notamment de la crise du secteur du tourisme.

Le gouvernement redoute que le chômage, autour de 13% de la population active en 2010, dépasse les 20%, avec 700.000 chômeurs, dont 200.000 sont  diplômés du supérieur.

 

I. B. (avec agences).