Ce n’est pas la pénurie, mais le lait conditionné manque sur les étalages des supermarchés. L’exportation sauvage et des grèves dans des unités de production sont à l’origine du déséquilibre entre l’offre et la demande.


Pour faire face à cette situation, le ministère du Commerce et du Tourisme a décidé de puiser dans le stock stratégique. Il va ainsi injecter chaque semaine dans le marché quelques 1,5 million de litres de lait pour réguler l’approvisionnement.

Exportation illégale vers la Libye

Le ministère n’a pas écarté l’idée de laisser des opérateurs privés importer environ 3 millions de litres de lait, afin de combler «le manque temporaire», enregistré sur le marché et évalué, au cours de cette période, à près de 10%.

Ce manque est dû aux ventes illégales sur le marché libyen, au cours de l’automne, période de basse lactation, a expliqué Habib Dimassi, directeur général du commerce intérieur, dans une déclaration à l’agence. «Des quantités importantes de lait sont commercialisées illégalement en Libye», a-t-il souligné, sans dévoiler leur volume.

Actuellement, un pack de lait se vend à la frontière tuniso-libyenne entre 1,5 et 2 dinars.

La situation s’est aggravée, avec l’arrêt de la production de l’usine Laino à Jendouba, suite à une grève observée par les employés de cette unité industrielle, jusqu’au 1er octobre courant. L’usine appartient au groupe Délice qui assure 50% de la production de lait conditionné en Tunisie.

Frénésie d’achat de produits alimentaires

La frénésie d’achat des produits alimentaires, dont les produits laitiers, s’accentue chez les citoyens avec les rumeurs qui circulent autour d’éventuelles perturbations dans l’approvisionnement du marché, à l’approche des élections du 23 octobre, a fait remarquer le responsable.

«Le ministère, qui est parvenu à assurer les besoins du pays pendant la période de la révolution du 14 janvier, est capable, en toutes circonstances, de fournir les produits dans les quantités nécessaires», a affirmé le directeur général du commerce intérieur, précisant que les craintes des consommateurs sont «injustifiées».

I. B. (avec Tap).