La Banque centrale de Tunisie (Bct) tire la sonnette d’alarme : baisse du rythme de la croissance, ralentissement des exportations, recul des recettes touristiques et de l’investissement intérieur et étranger. Bref, tout va mal…


Le conseil d’administration de la Bct, réuni mercredi à Tunis, a examiné l’évolution de la situation économique nationale enregistrée au terme de la première moitié du mois de novembre 2011, qui a été marquée par la poursuite d’un climat d’attentisme après l’achèvement du processus électoral.

Baisse des réserves en devises

Sur le plan international, le Conseil a étudié les répercussions de la crise de la dette souveraine dans les pays de la zone euro et ses retombées négatives sur les relations économiques avec la Tunisie.

Il a noté, à cet égard, la poursuite des pressions sur l’activité économique, notamment, la lenteur du rythme de la croissance, le ralentissement des exportations, le recul des recettes touristiques et la contraction de l’investissement tant intérieur qu’étranger.

Ces évolutions se sont traduites au niveau des paiements extérieurs par un accroissement du déficit courant qui a atteint 5,7% du Pib à la fin octobre.

Conséquence : le niveau des réserves en devises a continué à diminuer en novembre, atteignant 10,551 MD, soit 114 jours d’importation contre près de 5 mois au terme de l’année écoulée.

Resserrement de la liquidité bancaire

Sur le plan monétaire, la liquidité bancaire s’est resserrée davantage au mois de novembre, ce qui a nécessité une intervention accrue de la Bct afin de permettre au système bancaire de poursuivre le financement des entreprises comme le reflète la progression de 11,8% des concours à l’économie durant les dix premiers mois de l’année alors que les dépôts auprès des banques n’ont augmenté que de 3,6%. Aussi, le taux moyen du marché monétaire s’est-il situé à 3,25% au 13 novembre, contre 3,32% en octobre.

Pour ce qui est de l’évolution des prix, le Conseil a enregistré, depuis le mois d’août dernier, une accélération de l’inflation qui atteint 3,4% à la fin du mois d’octobre 2011 en raison, notamment, de la persistance des tensions sur les prix d’un certain nombre de produits alimentaires.

A la lumière de ces évolutions, la Bct a décidé de maintenir inchangé son taux d’intérêt directeur et a recommandé de suivre de près l’évolution de la crise financière en Europe et son impact sur l’économie tunisienne surtout que plusieurs indicateurs reflètent la fragilité de la situation économique.

Ceci rend plus difficile la réalisation, en 2011, d’une croissance positive dans un contexte où la marge d’intervention de la politique monétaire pour appuyer l’activité économique est devenue limitée.

Source : Tap.