Les 26e Journées de l’Entreprise se tiendront les 9 et 10 décembre à Port El Kantaoui sur le thème : «L’entreprise et le schéma de développement : engagement et équité».


Le thème de cette année a été imposé par les mutations profondes actuelles en Tunisie, avec notamment l’émergence des régions comme une force de revendication politique, économique et sociale. Longtemps marginalisées et oubliées des schémas de développement, ces régions ont déclenché la révolution qui a emporté le régime dictatorial de Ben Ali. Elles veulent aujourd’hui avoir leur part dans l’effort national d’investissement public et privé. D’où le thème choisi par les hommes d’affaires tunisiens, à travers le forum annuel de l’Institut arabe des chefs d’entreprise (Iace), et qui axera le débat autour de quatre mots clés : «entreprise et schéma développement», mais aussi «engagement et équité».

«La pression du chômage, les disparités régionales flagrantes, les atteintes à la dignité humaine et la mauvaise gouvernance du pays sont autant de facteurs déclencheurs de la révolution tunisienne», souligne l’Iace dans la note de présentation des Journées sur son site. Elle ajoute : «On ne doit pas occulter cependant que, par delà les controverses sur la crédibilité de nos indicateurs économiques et sociaux, la Tunisie des hommes et des institutions, celle du secteur privé et du public, a pu réaliser des performances économiques qu’on ne peut négliger, ni remettre en cause.»

Reste à se demander si ces performances ont été réalisées avec l’attention requise à la dimension sociale, ou, au contraire, aux dépens du social, si le schéma de développement adopté privilégiait la croissance au détriment de la justice sociale et, si, par conséquent, le modèle économique tunisien conduisait inévitablement à l’impasse.

Ces interrogations seront au cœur des débats animés par les nouveaux responsables politiques et économiques du pays, les représentants des partenaires internationaux de la Tunisie, des chefs d’entreprises et des experts et universitaires tunisiens et étrangers.

I. B.