Le projet de Budget de l’Etat pour 2012 propose un prélèvement de 4 journées de travail sur les salaires des agents des secteurs public et privé comme une contribution exceptionnelle au budget.
Cette décision vise à alléger les pressions sur le budget de l’Etat, compte tenu des impacts financiers attendus de certaines décisions du projet de loi de finances 2012, notamment celle se rapportant à la suppression du timbre fiscal sur les voyages et aux mesures fiscales et financières au profit des entreprises.
Le projet de budget élaboré par le gouvernement de transition de Béji Caid Essebsi et proposé au prochain gouvernement, qui sera probablement le candidat d’Ennahdha Hamadi Jebali, ne précise pas si ce prélèvement sera effectué en une seule fois ou sur plusieurs tranches.
Réduire le déficit budgétaire à 6% du Pib
Des sources du ministère des Finances, citées par l’agence Tap, affirment que la masse salariale dans le secteur public, estimée à 8.543 millions de dinars (MD) pour 2012, devrait représenter près de 37% du total des dépenses de l’Etat. Elle s’est accrue de 900 MD par rapport à 2011, du fait des augmentations salariales et du recrutement de 20.300 agents dans la fonction publique.
Le budget de l’Etat pour le prochain exercice est estimé à 23.125 MD, soit une augmentation de 9,6%, par rapport à 2011. Il est réparti entre 71% de fonds propres et 29% de ressources d’emprunt.
Ce projet de budget, qui prévoit de limiter le déficit budgétaire à 6% du Pib (contre environ 4% prévu pour 2011), sera financé, essentiellement, par des emprunts intérieurs et extérieurs. A cet effet, le taux d’endettement public augmentera de trois points, soit de 43% en 2011, à 46% fin 2012.
Maintien des subventions et hausse des prix des hydrocarbures
En ce qui concerne les dépenses, le projet de budget de l’Etat pour 2012 prévoit le maintien, à un niveau très élevé, de la subvention directe des produits de base, des hydrocarbures et du transport.
Cette subvention, estimée à 2.869 MD en 2011, devrait baisser, l’année prochaine, à 2.377 MD, passant de 4,3% à 3,3% du Pib.
La compensation directe des produits de base est estimée à 1.200 MD, celle réservée aux hydrocarbures et à l’électricité à 900 MD et au transport à 277,5 MD.
Pour maintenir ce niveau de subvention, les prix des hydrocarbures vont être augmentés, sur deux phases, dont la première à la fin de cette année. Il s’agit de mobiliser des ressources additionnelles de 516 MD. Il s’agit de couvrir les besoins nationaux en produits pétroliers sur la base d’un cours de 100 dollars le baril.
Par ailleurs, une enveloppe de 400 MD sera allouée au budget de l’Etat, au titre des ressources provenant de la restitution à l’Etat de l’argent et des propriétés confisqués.
En outre, des ressources extérieures d’environ 3.950 MD seront mobilisées, dans le cadre de la coopération bilatérale et multilatérale, en vue de renforcer et de poursuivre les différentes réformes socio-économiques.
Sur un autre plan, le projet de budget 2012 a fixé à 5.600 MD les dépenses de développement, contre 5.232 MD en 2011. A cela s’ajoutent, les investissements à réaliser dans le cadre de la Caisse des dépôts et consignations (Cdc) et du Fonds générationnel (FG).