Il y a un an, Yazaki s’implantait au centre-ouest et a promis la création de 5.200 emplois en 2012. A quelques jours de cette même année, la société a décidé de fermer son unité d’Om Laârayes.


La nouvelle de la fermeture de cette firme japonaise spécialisée dans les câbles pour automobiles a été annoncée, mardi, par le ministère de l’Industrie et de la Technologie. La raison de cette fermeture définitive : «Les grèves illégales et non annoncées des employés du site de production d’Om Laârayes observées les 15 et 16 décembre 2011», explique le ministère.

Selon le groupe Yazaki Tunisie, «ces grèves ont totalement arrêté la production et ont eu des impacts très sérieux sur le travail d’un client du câbleur, obligeant la société à payer des pénalités énormes et affectant l’image du groupe sur le marché international». Malgré «de longues négociations avec les employés afin de les convaincre de reprendre le travail, ces derniers n’ont pas accepté de rejoindre leurs postes», a expliqué la société, qui n’a pas tardé à annoncer au ministère de l’Industrie sa décision de fermer l’unité.

Le groupe japonais compte cinq unités de production dans la région de Gafsa dont celle d’Om Laârayes. Ces unités emploient environ 2.200 salariés de la région. L’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) avait mis en garde, ce mois-ci, contre les répercussions des mouvements de protestation et les grèves qui risquent de «paralyser» l’activité économique dans le pays. Le 14 janvier, président de la république par intérim, Moncef Marzouki, a appelé, de son côté, à «une trêve sociale et politique de 6 mois» pour pouvoir sortir le pays du marasme économique. Samedi dernier, Mustapha Ben Jaâfar, président de l’Assemblée constituante, a appelé, à Sidi Bouzid, à «mettre fin aux sit-in». Ces appels sont tombés apparemment dans l’oreille d’un sourd.

Après cette fermeture, que vont faire les ouvriers ? Ceux qui les ont incités à faire grève vont-ils pouvoir leur assurer désormais un salaire ? Et que pensent les chômeurs, très nombreux dans cette région, du comportement irresponsable et suicidaire de ces salariés qui sont en train de dissuader d’éventuels investisseurs de venir s’installer dans le pays ? Et qu'en pensent aussi Abdessalem Jerad et ses collègues de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), qui n'ont pas encore ouvert la bouche pour appeler à la raison les grévistes et les sit-inneurs qui sont en train d'asphyxier l'économie du pays ? Qui cherche à bloquer le pays et à provoquer le malheur de ses citoyens ? Et à quels desseins ?

Z. A. (avec Tap).

Lire aussi :
Les entreprises primées par le Forum de Carthage-2010
Tous les chemins mènent à Gafsa
Quelques pistes pour-relancer l’investissement extérieur