La Compagnie des phosphates de Gafsa (Cpg) risque de se trouver, dans trois mois, dans l’incapacité de payer les salaires de ses 5.500 employés, en raison de l’interruption de la vente du phosphate.
Ce sont des directeurs généraux et centraux de la compagnie qui ont lancé cette alerte dans l’espoir de convaincre les grévistes et les sit-inneurs de cesser leurs mouvements qui paralysent les sites de production de la compagnie dans le bassin minier de Gafsa (sud-ouest).
Les responsables de la Cpg, qui ont estimé à 400 millions de dinars les pertes de la société pour l’année en cours, à cause de la multiplication des mouvements de protestation, ont affirmé, samedi, lors d’une conférence de presse, que depuis quatre mois, les opérations de commercialisation du phosphate ont été totalement interrompues, sur les marchés intérieur et extérieur.
Une forte baisse de la production a été enregistrée durant les premiers mois de 2011, à cause des sit-in répétés. De même, les activités de transport du phosphate vers les ports pour l’exportation ou vers les unités de production du Groupe chimique tunisien (Gct) pour la transformation ont été, quant à elles, totalement paralysées.
D’après le directeur général-adjoint de la Cpg, depuis le début de l’année, le volume des ventes du phosphate, sur les marchés intérieur et extérieur, n’a pas dépassé trois millions de tonnes, alors que la moyenne annuelle est de plus de 7,5 millions de tonnes. Il a, d’autre part, affirmé que les centres d’extraction et de production du phosphate à Om Larayès et Redeyef sont totalement inactifs depuis plusieurs mois.
Selon les statistiques fournies par la Cpg, la production du phosphate n’a pas dépassé, depuis début janvier et jusqu’à ce jour, les 2,5 millions de tonnes, contre 8 millions de tonnes, pour la même période de 2010.
Les quantités de phosphate extraites ont baissé à moins de 3 millions de tonnes, contre 13 millions de tonnes en 2010.
Aujourd’hui, devant l’incapacité de tenir ses engagements envers ses clients, la compagnie risque de perdre des marchés traditionnels comme l’Inde, la Pologne, l’Iran et la Turquie, s’inquiètent les responsables de la Cpg.
I. B. (avec Tap).