Le Pdg de la Compagnie des phosphates de Gafsa (Cpg) et du Groupe chimique tunisien (Gct) a annoncé que les bénéfices prévus pour les deux compagnies ne dépasseront pas le quart de leur niveau de 2010.
Ces bénéfices vont en effet chuter de 825 millions de dinars (MD) en 2010 à 200 MD en 2011. «Les deux compagnies auraient pu pourtant réaliser des bénéfices de plus de 1000 MD, vu l’augmentation des prix des phosphates sur le marché mondial, si les sit-in ne s’étaient pas succédés, empêchant les opérations d’extraction, de transport et de traitement des phosphates», a souligné M. Kaïs Dali, au cours d’une conférence de presse, mardi, à Tunis.
Création de 14.600 emplois
En 2011, la production de la Gct n’a pas dépassé 45% (733.000 tonnes de phosphates), de celle de 2010 (1,67 million de tonnes). Quant à la Cpg, elle n’a produit que 30% de sa capacité cette année (3 millions de tonnes) contre 8 millions de tonnes en 2010.
M. Dali a annoncé, par ailleurs, la création de près de 14.600 emplois dans les différentes sociétés travaillant dans le secteur des phosphates entre 2011 et 2014, dont 3.000 à la Cpg, 1.600 au Gct en tant qu’emplois directs et près de 10.000 emplois indirects dans les autres sociétés opérant dans l’environnement et la maintenance.
Evoquant les sit-in organisés à la suite de la publication des résultats partiels des recrutements dans les deux sociétés, M. Dali a indiqué que le nouveau ministre de l’Industrie a appelé à la formation de commissions locales chargées de résoudre ce problème dans les plus brefs délais avec la participation de la société civile. Il a annoncé que la compagnie a mis en place une stratégie en trois axes pour renforcer les recrutements, créer des sociétés de protection de l’environnement, de transport et de maintenance et réserver une partie des bénéfices au développement régional.
De nouveaux défis en 2012
D’après le Pdg de la Cpg et du Gct, les deux sociétés auront à affronter de grands défis en 2012. En effet, la demande mondiale de phosphates est appelée à régresser en raison de la crise financière mondiale, ce qui se traduira par une baisse des cours des phosphates, déjà amorcée en ce mois de décembre.
«La Compagnie ne peut reconquérir ses marchés dans plus de 100 pays qu’à travers la reprise d’un rythme de production continu et le rétablissement de la confiance de la clientèle, à l’instar de la Turquie qui importe 90% de ses besoins en la matière de la Tunisie et qui s’est tournée vers d’autres pays pour répondre à ses besoins».
M. Dali a relevé que deux unités relevant de la compagnie ont repris leurs activités à Skhira (Sfax) et à Gabès dans l’attente du redémarrage des autres unités de production à Gafsa.
Pour ce qui est du projet de la Société tuniso-indienne des engrais (Tifert), dont les travaux de réalisation ont connu plusieurs difficultés. Il sera achevé dans les six prochains mois et offrira 400 emplois, a annoncé M. Dali.
I. B. (avec Tap).