La Bourse de Tunis a connu une croissance soutenue depuis 2003, mais l’année 2011 semble avoir refroidi l’ardeur des investisseurs. Le repli n’est cependant que momentané, estiment les experts.
Le Tunindex, indice principal de la Bourse des valeurs mobilières de Tunis (Bvmt), a terminé 2011 à 4.722,25 points, avec une baisse annuelle de 7,63%, contre une hausse de 19,13% en 2010.
Interrogé par l’agence Tap sur ces données publiées sur le site de la Bvmt, le président de l’Association des intermédiaires en Bourse (Aib), Adel Grar, a estimé que «cette baisse est minime compte tenu des conditions difficiles que traverse la Tunisie depuis la Révolution».
Les banques en berne
Par secteur d’activités, l’analyse de la Bvmt fait ressortir une baisse de -13,23% de l’indice bancaire (moyenne des variations des cours des établissements bancaires), malgré un Produit net bancaire (Pnb) en hausse de 7% jusqu’à septembre 2011.
M. Grar explique que cette baisse reflète la crainte des investisseurs quant à la bonne gestion des banques de la place, notamment, en matière de couverture des risques.
Les valeurs industrielles ont enregistré, quant à elles, une hausse de 17,73%, et ce, malgré les difficultés rencontrées au cours de l’année par les entreprises du secteur, notamment celles exportatrices.
Carthage Cement garde le cap
L’évolution de l’indice de l’industrie, moyenne des variations des cours des entreprises industrielles cotées, est imputée en grande partie à la hausse du cours de la société Carthage Cement, a soutenu l’expert.
Introduite en juin 2010 à la Bourse de Tunis, l’action de la société Carthage Cement, alors co-propriété de Belhassen Trabelsi, le beau-frère de l’ex-président Ben Ali, était échangée à 2,69 dinars tunisiens (DT). Après avoir atteint une valeur nulle fin janvier 2011, après la fuite de l’ex-président et de son beau-frère, elle a progressé à 3,4 DT (fin juin 2011) pour se situer à 4,06 DT à la fin décembre 2011.
Interrogé sur les perspectives de la place, M. Grar a affirmé que «le marché reste très optimiste», relevant que l’avenir de la bourse sera d’autant meilleur par l’introduction de nouvelles entreprises sur la cote. L’introduction des sociétés appartenant à l’ancien clan au pouvoir, aujourd’hui saisies par l’Etat, pourrait relancer le marché financier, a estimé l’expert, soulignant, au passage, que «ce qui appartient au peuple doit revenir au peuple».
I. B. (avec Tap).