Pour éviter que l’avion de Sakher El Materi récupéré par l’Etat tunisien ne parte de nouveau en Suisse pour maintenance, le gouvernement ne doit-il pas mettre en vente rapidement sa part et arrêter les frais ?
Pour le moment, le prix de cet avion a été estimé à 27 millions de dinars. Mais s’il reste cloué dans le hangar de l’aéroport de Tunis-Carthage, sans maintenance, il risque de ne pas rapporter son prix dans les mois à venir. «Si l’Etat est intéressé, il doit l’amortir et l’utiliser, sinon il vaut mieux le vendre. La somme ainsi récupérée pourrait être réinvestie pour créer des emplois», disent les professionnels.
En revanche, si l’Etat tarde à se décider, ceci pourrait lui coûter de l’argent. Car l’avion a besoin de maintenance. Pour cela, il doit atterrir une seconde fois en Suisse et sa maintenance coutera assez cher. «On fait du surplace et c’est vraiment de la mauvaise gestion», pensent un membre de la Commission des confiscations des biens et avoirs du clan de Ben Ali.
L’avion a été confisqué par les Suisses depuis son atterrissage à Genève, au lendemain de la révolution, avec à son bord Sakher El Materi, sa femme et leurs enfants.
La Tunisie a récupéré l’avion, 11 mois après, le 15 décembre, et après que l’homme d’affaires Hamdi Meddeb, patron du Groupe Délice et copropriétaire de l’avion via l’une des filiales de son groupe, eut payé la bagatelle de 1,7 million de dinars, frais de stationnement et de maintenance.
Zohra Abid