Le président de la république, Moncef Marzouki, a reçu, mercredi, au Palais de Carthage, Donald Kaberuka, président du Groupe de la Banque africaine de développement (Bad), dont le siège provisoire est basé à Tunis.
A l’issue de cette visite, M. Kaberuka s’est dit heureux et honoré, à l’occasion du premier anniversaire de la révolution tunisienne, de féliciter, au nom du Groupe de la Bad, le président, le peuple tunisien et ses dirigeants élus pour les succès obtenus dans la voie de la transition démocratique.
Un Etat non-corrompu
Remerciant M. Kaberuka, le chef de l’Etat a exprimé combien le peuple tunisien est fier et satisfait d’avoir réalisé la transition de l’ancien régime autoritaire à la démocratie. Il a expliqué le bon déroulement du processus de la transition, qui a abouti aux élections du 23 octobre dernier, permettant la mise en place de l’assemblée constituante et des autres institutions de l’Etat.
Le président Marzouki a remercié la Bad pour tout le soutien apporté à la Tunisie, indiquant que la Tunisie compte toujours sur la banque panafricaine pour l’accompagner sur le chemin du développement. Il a mis l’accent sur l’importance de la transparence, soulignant que la corruption retarde sérieusement le développement. «Nous allons offrir aux Tunisiens, pour la première fois depuis 20 ans, un Etat non-corrompu» a-t-il affirmé.
M. Kaberuka a tenu à remercier la Tunisie pour l’hospitalité chaleureuse offerte à la Bad depuis sa relocalisation temporaire à Tunis en 2003. Il a précisé que même après le retour de la Banque à son siège permanent à Abidjan, elle aurait toujours une forte présence en Tunisie, car la Tunisie est non seulement un pays membre clé pour la Bad mais aussi un centre régional important pour l’institution.
M. Kaberuka s’est déclaré «conscient des défis et des besoins actuels de la Tunisie d’aujourd’hui, car cette révolution a généré naturellement de grandes attentes notamment chez les catégories les plus vulnérables de la population». Il a réaffirmé que la Bad soutiendra la Tunisie, tout d’abord en tant que banque africaine, et aussi comme partie prenante des efforts collectifs, dont ceux de la communauté internationale, visant la relance économique du pays. Il a rappelé que la BAD a été choisie par le G8 pour abriter le secrétariat de la Plateforme de coordination du Partenariat de Deauville pour soutenir les transitions démocratiques en Afrique du Nord.
Intervention dans les secteurs prioritaires
Ce faisant, la Bad travaille en collaboration avec le gouvernement tunisien à l’élaboration d’une nouvelle stratégie d’intervention dans les secteurs prioritaires.
La banque a tenu, dès les lendemains du 14 janvier 2011, à exprimer son soutien à la Tunisie de manière concrète en engageant au cours de l’année 2011 près d’un milliard de dollars. C’est ainsi qu’un appui budgétaire de 500 millions de dollars a été décaissé en une tranche unique pour permettre au gouvernement de faire face à une partie de son déficit et financer les programmes sociaux.
La banque a ensuite approuvé plusieurs projets pour un montant avoisinant 450 millions de dollars afin de financer des infrastructures routières dans le sud, l’approvisionnement en eau notamment en régions rurales et l’appui aux petites et moyennes entreprises.
La Bad s’est associée à l’extraordinaire élan de solidarité du peuple tunisien avec les réfugiés à la frontière tuniso-libyenne, au printemps dernier, par un don d’urgence d’un million de dollars à la Croix-rouge internationale et au Croissant rouge tunisien pour les camps de réfugiés.
Les employés de la Banque africaine se sont aussi mobilisés par des collectes de fonds et de vêtements pour des associations caritatives locales.
Source : communiqué.