La révolution n’a pas que du bon. La preuve : le volume des investissements étrangers en Tunisie a chuté de 29,2%, par rapport à 2010. L’incertitude politique explique ce repli assez important. Mais la reprise est perceptible.


 

Selon Noureddine Zekri, directeur général de l’Agence de promotion des investissements extérieurs (Fipa), le volume de ces investissements a beaucoup baissé. «Cette baisse est imputée en grande partie à l’arrêt des opérations de privatisation et des grands projets prévus pour l’année 2011», a-t-il dit, vendredi, lors d’une conférence à Tunis.

Etat des lieux

M. Zekri a précisé que 148 nouvelles entreprises sont entrées en production en Tunisie en 2011 et que d’autres entreprises étrangères déjà installées dans le pays ont effectué des extensions de leurs activités.

Les nouveaux investissements ont permis d’employer 10.839 personnes, dont 9.464 dans l’industrie, contre 15.329 emplois en 2010, soit une régression de 29,6%.

D’un autre côté, 182 entreprises étrangères ont arrêté «définitivement» leurs activités, ce qui a engendré la perte de 10.930 emplois, a ajouté M. Zekri, précisant qu’il s’agit seulement de petites et moyennes entreprises.

Par ailleurs, 80 entreprises étrangères «ont fait face à de grandes difficultés en raison des évènements survenus après la révolution et qui ont mené à l’instabilité des conditions sociales au sein de ces sociétés».

Un élan de sympathie

«Ce nombre (d'entreprises en difficulté) a été réduit au cours de la dernière période grâce à une amélioration du climat des affaires», a avancé M. Zekri, faisant remarquer un élargissement de «l’éventail» des investisseurs étrangers en Tunisie après la révolution en raison de «la sympathie internationale et d’un plan de solidarité» avec la transition démocratique du pays.

«La Tunisie intéresse désormais les investisseurs de nouveaux pays tels que les Etats-Unis, les pays scandinaves, la Grande Bretagne et les pays du Golfe», a affirmé M. Zekri, appelant à profiter de cet élan de sympathie pour attirer davantage d’investisseurs étrangers.

Pour l’année 2012, la Fipa table sur un volume d’investissements étrangers d’une valeur de 2.400 millions de dinars. L’agence prévoit aussi de démarrer une «large» campagne de promotion à l’étranger pour faire mieux connaître la Tunisie.

Sur le plan régional, une action est actuellement en cours, a-t-il indiqué pour identifier les avantages préférentiels des régions et leur potentiel d’attraction des investissements.

La France en tête de liste

D’après les dernières statistiques de la Fipa, la Tunisie compte 3.102 entreprises étrangères qui emploient environ 321.000 personnes. La France demeure le premier investisseur en Tunisie avec 1.259 entreprises. L’Italie vient au second rang (745) suivie de l’Allemagne (266) et de la Belgique (208). Le nombre d’entreprises arabes installées en Tunisie s’élève à seulement 220 alors que celui des asiatiques à 23. Parmi les 3.102 entreprises étrangères installées dans le pays, seulement 402 sont dans les régions intérieures et emploient 57.000 personnes. Ces chiffres en disent long sur la situation économique et sociale, et dans le pays, et dans les régions. Et sans commentaire...

I. B.