L’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) se dit «préoccupée par les évènements qui ont conduit à la décision de fermeture du site Leoni-Mateur-Nord».
Dans un communiqué publié, samedi, l’organisation patronale a dénoncé «les pratiques irresponsables qui mettent en danger l’activité industrielle et la stabilité sociale du pays et aussi la crédibilité de l’action sociale».
L’Utica intervient auprès du Groupe Leoni
D’après l’Utica, «la crise de l’usine Leoni à Mateur est imputée au comportement personnel et irresponsable du représentant de l’Union des travailleurs de Tunisie (Utt), Moonem Darragi, qui veut se mettre au-dessus de la loi et des règles de bonne conduite».
Celui-ci privilégie, selon l’Utica, «le recours à la violence et à la menace aussi bien vis-à-vis des responsables de l’entreprise que des autres employés».
Le patronat tunisien constate, par ailleurs, que «le conflit provoqué à Mateur ne relève aucunement de revendications sociales ni de blocage de négociations de la part de l’employeur».
Pour rétablir la situation dans l’entreprise, l’Utica a affirmé qu’elle est en relation directe avec le Groupe Leoni, et s’est dite prête à participer à toute action constructive dans la perspective de trouver une solution.
Elle a lancé, par ailleurs, un appel à toutes les parties (société civile de la région, partenaires sociaux, autorités régionales nationales, représentants des ministères de la Défense, de l’Intérieur, de l’Industrie, et des Affaires sociales), pour qu’elles se mobilisent et dénoncent ces agissements irresponsables en vue de rétablir un climat de travail serein dans la région.
«Il n’y a plus de discussion possible»
L’usine du groupe automobile Leoni employait 2.700 personnes à Mateur. Le groupe allemand a annoncé, vendredi 10 février, sa fermeture. En cause : des «sit-in anarchiques» et des menaces de grève qui perturbent l’activité et provoquent des «retards de livraison», selon un responsable du groupe.
Cette décision est «définitive», a précisé son chargé de communication en Tunisie, Mohamed Hedi Bougra, indiquant que l’activité dans cette unité de production était perturbée depuis la révolution tunisienne. «Il n’y a plus de discussion possible, la situation est devenue ingérable. On a contacté nos patrons en Allemagne et on ferme l’usine», a déclaré pour sa part le directeur des ressources humaines du groupe, Wissem Boujemaa, sur la radio Mosaïque FM.
L’Utica peut-elle vraiment faire revenir les responsables de Leoni sur leur décision, qui affectera la vie de milliers de famille à Mateur et dans toute la région ?
I. B. (avec Tap)