Un forum tuniso-libyen pour l’investissement dans l’infrastructure de base s’est tenu, samedi, à Djerba, gouvernorat de Medenine (sud-est), avec la participation d’hommes d’affaires de Tunisie, du Maghreb et du reste du monde.


Ce forum, organisée à l’initiative de la société Safe Harbor Global et la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect), a permis de présenter les opportunités d’investissement en Tunisie et les incitations et encouragements offerts aux investisseurs étrangers et opérateurs de la Tunisie et de la Libye, ainsi que d’autres pays, à l’instar du Koweït, de la Turquie, des Etats unis, de la Russie, de l’Italie, de la Grande Bretagne et de la Suisse, venus prendre part à cette rencontre.

Un nouveau climat d’affaires

Claude Smadja, président de la société Smadja and Associates, a déclaré, à l’agence Tap, que «le moment est venu pour que l’activité économique reprenne son cours en Tunisie en vue de la réalisation d’un meilleur taux de croissance à la faveur des changements survenus après la révolution, à savoir un nouveau climat et d’autres opportunités d’investissement dans des secteurs économiques auxquels n’accédaient auparavant que certaines parties», par allusion au clan de l’ex-président, qui dominait des pans entiers de l’économie tunisienne.

M. Smadja, dont le nom indique l’origine tunisienne, a ajouté que la révolution du 14 janvier a tracé une nouvelle image de la Tunisie en tant que pays moderne et démocratique bénéficiant du respect de tous et disposant de toutes les conditions d’attraction des investissements.

L’opérateur économique a affirmé que même si ses résultats ne sont pas immédiats, le forum de Djerba permet à l’investisseur étranger de s’assurer du sérieux du pays et du climat de confiance qui y prévaut, estimant que ces deux facteurs s’offrent en Tunisie, pays ayant adopté une politique économique avec des objectifs à la fois réalistes et ambitieux.

Khaled Tabila, directeur du groupe koweitien El Kharafi, qui emploie quelques 35.000 emplois à travers le monde, a fait savoir, pour sa part, que «l’expérience tunisienne, en tant que pays pilote des révolutions arabes, et la stabilité de l’Etat sont parmi les principaux facteurs d’attraction des investissements».

Il a indiqué qu’il aura, au cours de sa visite, plusieurs entretiens visant à mieux connaître les garanties offertes par le pays, d’autant que les domaines d’intervention de sa société touchent des secteurs «importants pour la Tunisie», à savoir l'énergie, l’électricité, le traitement des eaux usées, les stations de production d'électricité...

En attendant que la situation s’éclaircisse

La plupart des participants étrangers ont, exprimé leur volonté de «patienter» et d’attendre que «la situation politique du pays s’éclaircisse et que l’avenir soit plus visible».

Le représentant de l'Agence de promotion de l’investissement extérieur (Fipa), Jalal Ettabib, a, de son côté, passé en revue les avantages incitatifs de la Tunisie, notamment «des ressources humaines qualifiées, un positionnement géographique et un climat d'investissement incitatif». Présentant le cadre juridique incitatif à l’investissement, il a souligné que la Tunisie demeure une destination pour différents groupes internationaux comme Airbus. Environ 3.102 entreprises étrangères sont, aujourd’hui, implantées en Tunisie employant plus de 324.000 personnes, a-t-il encore rappelé.

Le président de la Conect, Tarek Chérif, a mis l’accent sur la nécessité de développer la coopération entre les pays maghrébins et de tirer profit du potentiel d’investissement existant dans la région. Pour cela, il convient de mettre en place un cadre réglementaire adéquat. Les pays de la région sont appelés à signer des accords de libre-échange afin de donner plus de valeur ajoutée à leurs économies, a-t-il ajouté.

Le ministre du Développement régional et de la Planification, Jameleddine Gharbi, a présenté les principaux mégaprojets a réaliser en Tunisie dans plusieurs secteurs (stations de dessalement des eaux, services et zones logistiques, pôles technologiques…).

Un effort pour développer l’infrastructure

Ces projets, a précisé le ministre, ne manqueront pas «d’ouvrir de réelles opportunités de partenariat entre les secteurs public et privé et l’investissement national et étranger».

Pour sa part, le ministre du Transport, Abdelkarim Harouni, a passé en revue la réalité du secteur qui a «longtemps souffert de la corruption», ajoutant que tous les efforts sont actuellement déployés afin de garantir au secteur les fondements d’un réel changement à même de renforcer son rôle de locomotive de développement pour la Tunisie et les pays voisins.

Il a aussi mis l’accent sur l’importance de mettre en place une infrastructure commune par le biais d’un partenariat public-privé, afin de réaliser des projets «qui constituaient il n’y a pas si longtemps un rêve», comme l’autoroute maghrébine, l’extension du réseau des chemins de fer et la ligne de transport ferroviaire rapide (Rfr) à Tunis. Des projets élaborés par l’ancien régime, mais qui tardent à être concrétisés.

I. B. (avec Tap).