Avec des pertes s’élevant à 113 millions de dinars (MD) et des dettes estimées à près de 135 MD en 2011, la compagnie aérienne Tunisair est menacée de faillite.


Ce sont les syndicats de la compagnie relevant de l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt) qui, lors d’une conférence de presse, jeudi, ont tiré la sonnette d’alarme.

Assainir et revoir les nominations

«Face à la situation économique et sociale critique que vit la compagnie aérienne nationale et à l’indifférence totale du ministère de tutelle, l’ensemble des syndicats de la compagnie ont décidé de lancer un cri d’alarme pour sensibiliser l’opinion publique, et inviter le chef du Gouvernement à intervenir pour sauver la compagnie qui emploie 8.400 personnes», a notamment indiqué Chokri Kammoun, secrétaire général du syndicat du personnel navigant technique.

Selon le syndicaliste, il est indispensable de concevoir une stratégie claire et efficace permettant d’améliorer la rentabilité commerciale de la compagnie, afin de faire face à la concurrence, notamment avec la mise en oeuvre, prochainement, de l’open-sky. «Il est impératif, également, d’assainir Tunisair de toute forme de corruption, de revoir les nominations et les recrutements effectués sur la base du favoritisme et de réformer le mode de gouvernance de l’entreprise, afin de promouvoir sa rentabilité», a-t-il expliqué, par allusion aux décisions prises par les précédents Pdg de la compagnie sous l’influence et dans l’intérêt des membres de l’ex-clan au pouvoir.

Le fardeau des avions «de» Ben Ali

Et les syndicalistes de prévenir qu’en cas d’absence de réaction de la part du Gouvernement, le personnel de Tunisair procédera à des mouvements de protestation pacifiques (sit-in en dehors des horaires de travail), et qui ne touchent pas aux intérêts de la compagnie.

M. Kammoun a précisé que les syndicats de Tunisair tiennent à la vente de deux avions présidentiels qui constituent un fardeau trop lourd pour la compagnie (frais d’entretien, etc.).

I. B. (avec Tap)