L’Organisation de la défense du consommateur (Odc) a appelé, vendredi, les Tunisiens à boycotter les viandes rouges pendant trois jours, les 23, 24 et 25 mars.

L’organisation espère faire ainsi pression sur toutes les parties concernées (producteurs, intermédiaires, commerçants) et aider ainsi à faire baisser les prix, qui ont enregistré une hausse insupportable au cours des derniers mois.

Pour un recours au « mécanisme de tarification»

«Nous avons eu recours à l’arme du boycott afin de pousser le consommateur à assumer sa responsabilité et à faire pression pour abaisser les prix», a indiqué Mohamed Ben Mustapha Zarrouk, chargé des services, de la qualité, des prix, des services bancaires et de l’assurance, au sein de l’Odc.

Au cours d’une conférence de presse, vendredi, au siège de l’organisation, le responsable a indiqué que cet appel est «un acte de sensibilisation», ajoutant que «la conjoncture actuelle nécessite un programme exceptionnel visant à abaisser les prix».

Le programme mis en place par le gouvernement afin faire face à la hausse des prix n'a pas donné de résultat, a relevé le responsable de l’Odc, précisant que les autorités n’ont pas utilisé «le mécanisme de tarification», un outil accordé par le Conseil supérieur de la compétitivité.

Un circuit de distribution monopolisé par les spéculateurs

Pour abaisser les prix, il faut assainir les circuits de distribution monopolisés par les spéculateurs et les intrus, a indiqué M. Zarrouk. Il s’agit en outre de restructurer les marchés de gros et garantir la sécurité sur les routes afin d’orienter la production vers les marchés organisés.

Selon M. Zarrouk, 60% des 2,6 millions de tonnes de légumes et fruits consommés, annuellement, sont acheminés à travers les circuits de distribution irréguliers. «L’Etat a tous les moyens pour réduire les prix», a-t-il conclu.

Il convient de souligner ici que la hausse des prix des viandes rouges est le fait de la spéculation des intermédiaires, qui profitent du déséquilibre entre la demande et l’offre, du fait de l’exportation illégale du bétail (bovins, ovins et caprins) vers la Libye.

I. B. (avec Tap).