Un observatoire financier vient d’être créé au sein de la Banque centrale de la Tunisie (Bct), qui devra traiter les requêtes des entreprises ayant des problèmes avec les banques.


Cette annonce a été faite par Jalel Beji, responsable à la Bct, lors de son intervention, samedi à Tunis, lors d’une rencontre sur le «système financier en Tunisie : moteur ou frein à l'investissement ?».

L’appui des banques aux Pme a bien évolué au cours des dernières années, a estimé M.  Beji. Il a ajouté : «Aujourd’hui, près de 99% des financements accordés aux Pme sont assurés par le réseau bancaire, c’est au tour du système financier (bourse,  Sicar…) d’être plus présent sur la scène».

La rencontre a été organisée par le Centre des jeunes dirigeants d’entreprise (Cjd, dépendant de l’Utica), en partenariat avec l’organisation allemande de Konrad Adenauer. Elle a permis de cerner les lacunes et les défaillances auxquelles font face les jeunes promoteurs, lors du montage et de la réalisation de leurs projets. Et, surtout, les difficultés qu’ils rencontrent dans leurs relations avec les banques, censées leur apporter les moyens financiers nécessaires à leurs projets.

Hosni Ghali, jeune promoteur, a affirmé être parvenu à réaliser son projet malgré toutes les difficultés rencontrées : lenteur dans le traitement du dossier du crédit, garantie exigée, taux d’intérêt excessif imposé aux jeunes promoteurs et manque de flexibilité des banques, surtout en cas de problèmes conjoncturels.

De son côté, Khaled Azaiez, un autre promoteur qui vient de recevoir l’approbation pour le financement de son projet (d’un capital de 1,5 million de dinars), a expliqué que le jeune promoteur tunisien doit «suivre un parcours du combattant» pour réussir à concrétiser son idée de projet.

Passant en revue sa propre expérience, il a expliqué qu’il lui a fallu près de cinq ans, «en frappant d’une porte à une autre», pour parvenir à monter un schéma de financement lui permettant de réaliser son projet.

Face à cette situation, Mohamed Hachicha, responsable financier à la Cjd, a suggéré de multiplier les sources de financement des porteurs d’idées en ayant recours, notamment, au marché alternatif. Il a conseillé, pour cela, de diversifier les produits financiers alternatifs, via une ouverture plus importante du capital à la bourse, ainsi que le recours au financement interentreprises et au capital investissement.

I. B. (avec Tap).