La Tunisie a besoin immédiatement d’au moins 2 milliards de dinars pour financer ses projets urgents. Les bailleurs de fonds de pays arabes et musulmans ont pris, pour le moment, note.


Pour accorder des crédits avec peut-être des taux d’intérêt autour de 3%, les représentants à Tunis de la Banque islamique de développement (Bid), du Fonds arabe pour le développement économique et social (Fades), du Fonds d’Abou Dhabi pour le développement, du Fonds koweïtien pour le développement économique arabe, du Fonds de l’Opep et du Fonds saoudien pour le développement, n’ont pas encore dit oui à la Tunisie. Car, à part les garanties, ils demandent (et c’est tout à fait légitime) des études techniques et de faisabilité, avant de passer à l’examen de ces dossiers et de donner leur dernier mot.

Etude des dossiers

C’est ce qu’ont expliqué, vendredi, les bailleurs de fonds arabes et musulmans à Riadh Bettaïeb, ministre tunisien de l’Investissement et de la Coopération internationale, qui leur a présenté les problèmes économiques et sociaux de la Tunisie et ses besoins urgents.

Selon le ministre, il est urgent d’avoir 2 milliards de dinars pour mettre en route des projets prioritaires dans les régions, ainsi que la protection des villes des inondations, et l’extension des réseaux d’électricité et de gaz naturel.

Les banquiers lui ont demandé des versions actualisées des études techniques et de faisabilité en arabe ou en anglais et ont appelé le gouvernement à identifier une liste de projets prioritaires afin de leurs permettre de prendre les décisions adéquates.

«Poule ne meurs pas, attend qu’on te ramène le blé de Béja», dit un adage de chez nous.

Des projets qui n’attendent plus

Le projet de mobilisation des ressources hydrauliques des rives de l’Oued Medjerda doit se faire au plus tôt. Car, il faut protéger les villes contre les inondations. Ce projet est estimé à 790 millions de dinars. Les villes concernées sont notamment Bousalem (Jendouba) et Medjez el-Bab (Béja). La construction d’un réservoir d’eau dans la ville de Kalaâ Kébira (Sousse) s’avère également urgente.

Selon le ministre, le gouvernement vise, également, la construction d’une centrale de production d’électricité à Sousse, d’un coût qui s’élève à 600 millions de dinars et l’extension du réseau de gaz naturel sur une longueur de 1.713 km, moyennant des investissements de l’ordre de 832 millions de dinars MD, dont 130 MD programmés pour 2012.

I. B. (avec Tap)