, dépendant de l’Institut arabe des chefs d’entreprise (Iace) note «une amélioration à très petites doses» de l’indice de climat de consommation.
«Avec une valeur voisine de -36.7 % en avril 2012, contre - 42.3 % enregistrée trois mois auparavant, l’indice du climat de consommation continue, à petits pas, son mouvement ascendant traduisant l’amélioration à doses homéopathiques ressentie par les ménages », note l’auteur de l’enquête du Ctvie, dans sa la dernière newsletter du centre (avril 2012). Il estime qu’en dehors des appréciations favorables relatives à la situation économique générale et à l’évolution anticipée des prix, rien ne semble inciter les consommateurs à effectuer de grands achats durant les prochaines semaines.»
Contexte général
Dans le cadre du suivi de l’évolution conjoncturelle de la demande interne, le Ctvie a mené durant la dernière quinzaine du mois d’avril une enquête auprès d’un panel de consommateur.
Près de quinze mois après la révolution de la dignité, la dernière édition de l’enquête s’intéresse aux conditions budgétaires des familles, à leurs perceptions des niveaux actuel et futur des prix, à l’opportunité de réaliser ou non des achats importants durant les prochaines semaines, etc.
Les différents soldes d’opinions calculés pour les questions ayant une dimension importante pour la conjoncture des prochains mois ont permis d’évaluer à – 36.7 % l’indice du climat de consommation pour la fin du premier trimestre de 2012.
Le niveau des budgets des familles est juste suffisant
A la question relative à l’évolution du budget familial durant les trois derniers mois, près de 57% des répondants déclarent qu’il est resté sensiblement le même. Pour près de 30% des enquêtés, les revenus se sont dégradés. Seuls 13% déclarent que leur budget s’est amélioré.
Néanmoins, ces trois chiffres constituent une légère amélioration de la situation par rapport à ce qu’elle était perçue trois mois auparavant. Interrogés sur la capacité de ce budget à subvenir ou non aux besoins de la famille, la proportion des répondants estimant qu’il est insuffisant à tel point qu’ils sont poussés à l’endettement est évaluée à 20%. Cette proportion enregistre une amélioration continue par rapport aux précédentes enquêtes, du fait que cette proportion était de 71% trois mois auparavant et 47% le semestre précédent.
Pour les autres répondants à la présente enquête, plus de 75% déclarent que le budget est tout juste suffisant en utilisant l’épargne. Le reste des répondants, soit près de 5% estiment que leur budget est suffisant et déclarent qu’il leur permet de réaliser une épargne.
Les prix sont jugés unanimement à la hausse
Concernant l’évolution passée du niveau général des prix, les appréciations sont unanimes: les prix ont augmenté pour près de 98% des répondants et sont restés sensiblement aux mêmes niveaux pour les 2% restants. Aucun des consommateurs enquêtés ne relève une régression des prix.
Pour les trois prochains mois, les anticipations des consommateurs sont aux antipodes des appréciations relatives aux derniers mois: près de 82% d’entre eux prévoient une baisse des prix contre 7% qui s’attendant à une hausse. Le reste, soit près de 11% des enquêtés envisagent une stabilité des prix. Face à ce changement d’appréciation entre le passé vécu et les anticipations, il convient de s’interroger si ces anticipations de baisse sont rationnelles et objectives ou expriment-elles une évolution beaucoup plus désirable qu’objective? On est fortement tenté d’opter pour la deuxième alternative.
Le moment n’est toujours pas opportun pour achats importants
L’enquête auprès des consommateurs s’intéresse à l’anticipation des familles de réaliser ou non des acquisitions de produits durables tels que les logements, les voitures, les meubles, etc.
Il s’agit de savoir si oui ou non le moment actuel est opportun pour effectuer de tels achats.
Les réponses des consommateurs enquêtés sont sans appels: négatives à 100% pour le logement, contre une proportion de 98% durant le trimestre précédent. Les réponses sont également négatives à 98% pour les voitures, négatives à 94% pour les meubles et négatives à près de 83% aussi bien pour les produits électroménagers que pour le matériel électronique et/ou informatique et à 67% pour l’acquisition de n’importe quel autre produit durable.
Les principaux arguments avancés par les consommateurs justifiant le report de leurs décisions d’achat évoquent, pour près de 43%, les problèmes de financement et pour 33% l’incertitude quand à l’évolution de la conjoncture. Le reste des répondants ne ressentent pas actuellement le besoin d’achat des produits cités.
Inquiétudes sur l’évolution de la situation économique
Invités à préciser leurs appréciations sur la situation économique globale relative aux trois derniers mois, près de 59% des enquêtés estiment qu’elle s’est dégradée, contre une proportion de 51% trois mois auparavant. La situation est jugée restée sensiblement la même pour 29%. Seuls 12% estiment qu’il y eu une amélioration de la situation économique.
S’agissant des anticipations des consommateurs pour le prochain trimestre, les avis vont preuve d’un optimisme croissant à travers le temps. Près de 94% estiment qu’elle va s’améliorer contre près de 4% et 3% qui considèrent respectivement que la situation restera sensiblement la même ou se dégradera. Indice de climat de consommation: un léger mieux.
Etant donnés les soldes d’opinion aux diverses questions, notamment, les soldes relatifs aux questions qui impliquent l’intention de consommer ou qui engendrent une dynamique favorable des prix permettent d’évaluer l’indice du climat de consommation. Ce dernier est susceptible de varier entre -100% et +100 %. Une valeur de 100 % signifie que tous les soldes sont à leurs valeurs maximales correspondantes à une situation très favorable. La valeur de -100% signifie le contraire.
Compte tenu que les soldes des différentes questions sont dans l’ensemble négatives, l’indice du climat de consommation du mois d’avril s’établit à une valeur ICC= -36,7% contre une valeur de – 42,3% trois mois auparavant.
Cette valeur met en évidence un comportement de report d’acquisition de produits durables de la part des consommateurs en dépit d’une appréciation moins défavorable qu’auparavant de l’évolution des prix et des revenus et de la situation économique globale.