Malgré la poursuite du climat d’incertitude politique et de ralentissement économique, l’investissement direct étranger (Ide) enregistre un début de frémissement prometteur.


La Tunisie a en effet enregistré une hausse de 21,1% des investissements directs étrangers (Ide), à 627 millions de dinars sur les quatre premiers mois de 2012 par rapport à la même période en 2011.

Le tourisme et l’immobilier en tête

Selon l’Agence tunisienne de promotion et de l’investissement extérieur (Fipa), qui a publié ces chiffres jeudi, les hausses les plus importantes sont enregistrées dans les domaines du tourisme et de l’immobilier (+33%), des industries manufacturières (+28,2%), de l’énergie (+18,2%).

Quelque 3.100 entreprises étrangères opèrent dans le pays, dont plus de 1.300 françaises. Elles emploient plus de 320.000 Tunisiens.

Les investissements extérieurs participent chaque année à la création de 20% des nouveaux emplois créés en Tunisie.

Le pays a enregistré en 2011 une baisse de 29,2% des Ide, mais il table sur une forte reprise des investissements étrangers pour relancer la dynamique de création d’emploi dont il a besoin pour calmer la colère des chômeurs, notamment dans les régions jusque là défavorisées (nord-ouest, centre et sud).

Seules 15 entreprises étrangères ont quitté le pays en 2012

«Le nombre d’entreprises étrangères qui ont quitté la Tunisie n’a pas dépassé 15, au cours des 4 premiers mois de 2012, contre 83, au cours de la même période de 2011», s’est, par ailleurs, félicité Noureddine Zekri, directeur Général de la Fipa, dans une déclaration à l’agence Tap. «L’arrêt des activités de ces entreprises n’est pas lié à la conjoncture économique du pays, mais il s’explique soit par une mauvaise gestion, par la fin des contrats avec les clients de l’entreprise concernée ou par des problématiques liées aux investisseurs», a t-il précisé.

«En dépit de la conjoncture difficile que traverse l’économie nationale, la Tunisie bénéfice encore d’une forte compétitivité en terme d’attrait des investissements étrangers», a assuré M. Zekri. Il a ajouté que «les entreprises étrangères installées en Tunisie ont souligné leur volonté d’y rester eu égard aux opportunités d’investissements offertes».

Ces entreprises ont également «exprimé leur volonté d’améliorer les salaires dans le cadre de la loi et des résultats des négociations sociales», a encore précisé M. Zekri, rappelant, dans le même cadre, que plusieurs entreprises étrangères ont procédé, spontanément, à l’augmentation des salaires de leurs cadres et fonctionnaires après la révolution de 14 janvier, sans doute pour prévenir les mouvements sociaux pouvant perturber leurs cadences de production. C’est pour cette raison sans doute que M. Zekri a appelé à instaurer un climat social sain dans ces entreprises et à sensibiliser les parties concernées quant à l’importance de préserver le capital confiance du pays, afin d’attirer de nouveaux investissements étrangers.

I. B. (avec Tap).