Un sit-in a été observé, mercredi, devant le ministère de l'Industrie pour protester contre l'octroi à la société Shell d'un permis pour l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste dans la région de Kairouan (centre).
Les sit-inneurs, représentant la société civile, demandent le gel immédiat de ce projet et préviennent l'opinion contre ses méfaits et ses répercussions néfastes sur la santé des citoyens ainsi que sur l'environnement.
Une vraie menace à la ressource hydraulique
Sofiane Reguigui, président de l'Association tunisienne de transparence dans l'énergie et les mines (Attem), a affirmé à l'agence Tap que «la production des carburants non-conventionnels, notamment le gaz de schiste s'appuie sur de nouvelles techniques comme la fracturation hydraulique, qui commande l'utilisation d'une importante quantité d'eau et presque 8.000 produits chimiques, ce qui constitue une vraie menace à la ressource hydraulique et à l'environnement».
«Nous réclamons une explication claire sur les motifs de négociation sur l'attribution du permis d'exploration et d'exploitation du gaz de schiste alors que nos entreprises pétrolières ne sont pas encore compétitives et le cadre juridique et fiscal ne comprend pas des encouragements à l'investissement dans ce créneau à risque (nuisances à la santé, épuisements des richesses hydrauliques, pollution...)», a fait observer, pour sa part, Dhikra Mensi, représentante de l'association Agri-Eco-Forest.
Encourager l'exploration des énergies renouvelables
Au-delà du gel immédiat du projet, la société civile exige, à travers cette protestation, la restructuration du secteur de l'énergie et l'ouverture d'un dialogue sérieux avec le gouvernement sur les choix stratégiques pour encourager l'exploration des énergies renouvelables et mettre en œuvre une stratégie qui prévient les éventuels impacts des projets énergétiques et miniers sur l'environnement.
Les associations actives dans ces domaines recommandent également la création d'une commission indépendante constituée d'experts tunisiens et d'écologistes ainsi qu'un nombre de députés, pour examiner les revendications concernant l'octroi des permis d'exploration et de prospection des carburants non-conventionnels et évaluer les risques inhérents.
I. B. (avec Tap).