altAprès avoir opposé une fin de non-recevoir à Houcine Dimassi qui en faisait la proposition, le gouvernement Jebali se résigne-t-il enfin à lancer un débat national sur la question de la compensation de certains produits?


 C’est, en tout cas, ce qu’a affirmé, vendredi, le ministre des Finances par intérim, Slim Besbes, à l’issue d’un entretien, à Tunis, avec Heidi Crebo-Rediker, chef de service des affaires économiques au département d’Etat américain, en visite en Tunisie dans le cadre du suivi de la situation économique dans le pays.

Selon M. Besbes, le débat portera sur les moyens de cibler les catégories défavorisées, précisant que les dépenses de compensation sont en hausse en raison de l’augmentation des prix des hydrocarbures sur le marché international, précise un communiqué du ministère des Finances.

Ces dépenses s’élèvent à 4.000 millions de dinars, actuellement, contre 1.500 millions de dinars avant la révolution, toujours selon le ministère des Finances.

La question de la réforme du système de compensation, qui grève dangereusement le budget de l’Etat, avait été soulevée par l’ex-ministre des Finances démissionnaire, Houcine Dimassi. Les appels de ce dernier à réviser la compensation de certains produits, notamment les hydrocarbures, qui ne bénéficie pas aux catégories défavorisées, n’avaient pas été appréciés par le gouvernement Hamadi Jebali, soucieux de ne pas prendre des décisions impopulaires, en perspective des prochaines échéances électorales. Mais avec la hausse des cours du pétrole sur le marché mondial, sa marge de manœuvre est devenue très faible. D’où ce douloureux retour sur terre, certes un peu tardif, mais devenu urgent.

Reste qu’entre l’annonce des décisions et leur mise en œuvre, beaucoup d’eau va couler dans la Medjerda et les caisses de l’Etat vont continuer à saigner. N’aurait-on pas gagné du temps et de l’argent à écouter M. Dimassi quand la marge de manœuvre budgétaire était encore viable?

Imed Bahri