Une semaine avant l'annonce officielle du programme du 49e Festival international de Carthage, qui aura lieu du 12 juillet au 17 août, son directeur Mourad Sakli a donné à Kapitalis un avant-goût de la session, ouverte par «Le Ballet de l'Armée rouge».
Kapitalis : Le Festival de Carthage a perdu ces dernières années beaucoup de son aura, qu'avez-vous prévu pour lui redonner son rayonnement d'antan?
Mourad Sakli : Il faut que le Festival international de Carthage soit digne de son nom. Il y aura au moins une dizaine de têtes d'affiche dont Paco de Lucia, Shaggy, Jean-Michel Jarre, Georges Benson, Kadhem Essahar, Mejda Erroumi, Asma Mnaouar... et plusieurs ballets de renom comme l'Opéra de Pékin. Il y aura 4 ou 5 ballets. C'est la tradition de Carthage qui va renouer avec les grands spectacles de musique, de théâtre, avec des costumes et beaucoup de couleurs.
Quelle sera la part tunisienne au programme de la session?
La part des artistes tunisiens variera entre 25 et 30%. Ceux qui ont été sélectionnés ont de nouvelles productions. L'essentiel pour nous c'est de proposer un bon produit pour que les soirées soient à guichets fermés et qu'il y ait des recettes, car l'organisation coûte cher.
Jean-Michel Jarre, pape de la musique électronique.
Y aura-t-il du cinéma et du théâtre?
Un film ou deux et deux pièces de théâtre tunisiennes. L'une a déjà été jouée et l'autre sera en avant-première tunisienne (il pense à ''Ghilane'' de Ezzeddine Ghannoun et ''Tsunami'' de Fadhel Jaïbi, Ndlr).
''La Vie d'Adèle'' de Abdellatif Kechiche sera-t-il au programme?
C'est un film fait par un Tunisien et qui a raflé la Palme d'Or à Cannes cette année. Nous ne pouvons que nous en enorgueillir et, surtout, le programmer. Hélas, M. Kechiche a déjà fait une déclaration où affirme qu'il n'est pas prêt de le faire projeter dans son pays natal. Il compte peut-être faire une autre version, je ne sais pas. J'aurais bien aimé que ce grand film soit projeté au Théâtre romain de Carthage. Dommage.
Quel est le budget de cette session et l'apport des sponsors?
Le budget de cette année n'a pas changé. C'est toujours dans la fourchette habituelle (environ 1,8 million de dinars, Ndlr).
Nous avons su comment négocier avec les grands artistes dont le cachet est habituellement élevé. Ils ont été compréhensifs et coopératifs en acceptant de réduire au maximum leur cachet. Nous les remercions vivement.
Côté sponsors : nous comptons sur le soutien de Tunisie Telecom et des assurances Star. Pour monter en recettes, nous avons misé sur la qualité. Il faut drainer les festivaliers.
D'ailleurs, pour le concert de Jean Michel Jarre, nous avons vendu la semaine dernière plus de 250 billets en Europe. Ça doit être beaucoup plus maintenant.
Vous avez confié la direction artistique à l'un de vos parents. Les critiques ne vous ont pas épargné. Que pouvez-vous leur répondre?
Il s'agit de Radhi Sioud. Ce n'est pas un parent lointain. C'est mon neveu. Et je suis très fier de lui confier cette responsabilité. Il a une maitrise en musique et un master en marketing et commerce et il est l'un des rares profils (il y en aurait une quinzaine tout au plus dans tout le pays) qui me convient pour réussir cette session.
L'Opéra de Pékin.
Radhi Sioud a démontré sa compétence à Ennejma Ezzahra et s'est imposé pendant 2 ans par la qualité de son travail, alors que je n'étais plus le directeur de cette institution. Il a réussi aussi plusieurs évènementiels dans de boites privées et je compte vraiment sur son talent. Je suis si heureux qu'il soit de l'équipe. Une équipe dynamique, dont l'âge est entre 25 et 35 ans et tous travaillent 14 à 15 heures par jour. Ils sont tous motivés et veulent coûte que coûte la réussite de la session. C'est un pari.
Qu'avez-vous prévu pour la soirée inaugurale ?
Le Ballet de l'Armée russe fera l'ouverture. Pour la clôture, on est encore en négociation. Probablement un ballet turc qui a été au programme de 2010. (Fire of Anatolia, qui a fait un très grand succès, Ndlr).