Les sites archéologiques et Carthage et de Kerkouane, inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, sont au coeur du projet ‘‘Archéomedsites’’.
Fathi Bahri a indiqué, dans une déclaration à l’agence Tap, que «l'élaboration des plans de gestion des sites archéologiques et leur réussite dépend impérativement de l'implication de tous, car la préservation du patrimoine local et national demeure une responsabilité partagée et ne relève pas uniquement des prérogatives du ministère de la Culture». Des plans de gestion des sites archéologiques Le coordinateur général du projet ‘‘Archéomedsites’’, qui parlait en marge d'une journée de sensibilisation sur ce nouveau projet portant sur l'amélioration de la gestion des sites archéologiques dans l'espace méditerranéen, organisée à l'espace Sidi Azzouz, au siège de l'Association de sauvegarde de la médina de Nabeul, mardi 10 février 2015, a ajouté que la mise en oeuvre de cette politique participative doit reposer sur un partenariat profond et réel entre les autorités centrales et régionales et les différentes composantes de la société civile, ainsi que les populations locales. Le projet ‘‘Archéomedsites’’, financé par l'Union européenne (UE), est d'une durée de 2 ans. Il vise à mettre en place des plans de gestion concernant les sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial en Italie, Liban et Tunisie, où deux sites sont concernés: Carthage (banlieue nord de Tunis) et Kerkouane (Cap Bon). Le site archéologique de Carthage nécessite un traitement curatif. Le plan de gestion du site de Carthage revêt un caractère «curatif», a précisé M. Bahri, car ce lieu historique souffre d'agressions multiplies et de problèmes fonciers, étant donné que la plupart des terrains sur ce site sont une propriété privée. Quant au site de Kerkouane, il nécessite, selon Fathi Bahri, «un plan préventif», car il est situé dans une zone archéologique qui est la propriété de l'Etat mais qui fait face à la prolifération des constructions dans les terrains agricoles avoisinants. «Il est regrettable que notre pays soit dépourvu d'un plan de gestion des sites archéologiques et des villes historiques, bien que la Tunisie compte 40.000 sites archéologiques dont 7 inscrits sur la liste du patrimoine mondial: 3 villes historiques, à savoir Tunis, Sousse et Kairouan, et 4 sites archéologiques: Carthage, Kerkouane, Dougga et El-Jem», a expliqué Bahri. La formation au coeur d’‘‘Archéomedistes’’ Ce projet vient au bon moment car il va aider au respect des engagements pris avec l'Unesco, qui a recommandé la mise en oeuvre des plans de gestion des sites archéologiques inscrits sur la liste de l'Unesco à partir de 2016, ainsi que la formation d'unités de gestion de ces sites à partir de mars 2015. M. Bahri a fait savoir, à ce propos, qu'une unité a été déjà créée pour le site de Carthage en attendant la création de celle qui ‘occupera de Kerkouane. La formation sera, par ailleurs, l'un des piliers de ce projet : 20 jeunes (ingénieurs chercheurs et techniciens) seront, en effet, formés pour créer un groupe cohérent et homogène capable de mettre à exécution les plans de gestion des sites archéologiques et des villes historiques, surtout que ce projet pourra s'élargir pour toucher ultérieurement 10 autres sites archéologiques. Parmi les composantes importantes d’‘‘Archéomedistes’’ figure, notamment, la réalisation d'une base de données géographiques de gestion sous forme d'une banque d'informations précises sur le site et ses différentes composantes (données techniques, historiques, etc.) et la manière de le gérer. Outre l'aspect de préservation des sites, ce projet voudrait avoir un impact social et économique et ceci ne pourra se concrétiser sans l'adhésion des populations locales, ce qui constitue la meilleure solution pour préserver les richesses patrimoniales du pays, a encore souligné Fathi Bahri, ajoutant que les conseils municipaux et régionaux peuvent être d'un important apport en réservant des budgets pour la préservation des sites. Le site archéologique de Kerkouane nécessite un traitement préventif. Gestion durable et efficace des sites archéologiques Le coordinateur technique du projet, Adnene Ben Nejma, estime, pour sa part, que la réalisation d'un plan de gestion relatif au site archéologique de Kerkouane dépend des résultats des études scientifiques et dont le rapport final sera achevé d'ici deux ou trois mois. Ces études seront déterminantes pour réaliser une base de données et une bibliothèque numérique sur le site de Kerkouane, en réunissant toutes les données scientifiques, géographiques et topographiques actualisées sur ce site. Il a, dans ce sens, relevé que la mise en place d'un plan de gestion du site de Kerkouane permettra de définir de nouveaux scénarios de valorisation afin d'assurer une gestion «durable et efficace». Kerkouane est «le seul site que les Romains n'ont pas reconstruit après l'avoir dévasté» et où a été érigée «la plus grande sculpture en bois jamais découverte en Tunisie: la fameuse princesse de Kerkouane», indique Tahar Ayachi dans son livre ‘‘Tunisie Intime’’. I. B. (avec Tap). |
{flike}