La société Chahbani Technologies SA (ChahTech), fondée par Dr. Bellachheb Chahbani et basée à Houmt Souk Djerba (sud-est), a déjà été distinguée par l'Unesco, la Banque mondiale, l'Alecso... L'Agence française de développement (AFD) vient de la sélectionner parmi les entreprises africaines les plus innovantes dans le domaine du développement durable.

Le Diffuseur Enterré

Cette distinction, la société la doit à ses produits innovants, notamment le Diffuseur Enterré. Cette invention, 100% tunisienne, est le fruit de plus de 25 ans de recherche scientifique.

Le Diffuseur Enterré, une technique d'irrigation hautement innovante, permet d'augmenter le rendement des plants (arboriculture et maraichage) tout en réduisant les quantités d'eau nécessaires (2 fois moins que le goutte-à-goutte) et les coûts (moins d'énergie, moins de fertilisants, moins de mauvaise herbes...).

Une innovation tunisienne adoptée par plusieurs pays, à l'exception de la Tunisie.

Les avantages sont multiples, validés par des essais et observés par les clients et partenaires dans leurs champs.

Cette innovation a été adoptée par plusieurs pays tels que les États Unis d'Amérique, l'Arabie Saoudite, le Maroc, le Burkina Faso, l'Angleterre, la Belgique, Oman...

Malheureusement, les agriculteurs tunisiens n'en profitent pas encore malgré plusieurs démarches menées auprès du ministère d'Agriculture.

Ce dernier refuse de subventionner ce produit tel qu’il le fait pour d’autres produits d'irrigation importés. Pourtant, les études scientifiques et les essais sur terrain ont prouvé la supériorité du Diffuseur Enterré comparé à toutes les technologies existantes (économie d'eau, économie d'énergie, rendement...).

Les expérimentations sur terrain ont aussi démontré que le Diffuseur Enterré est une solution efficace pour lutter contre la sécheresse grâce à l'irrigation anticipée et l'injection des eaux dars les couches profondes du sol.

Le ministère de l’Agriculture aux abonnés absents

«Les eaux qui ont causé des inondations (en 2012) aux abords de Oued Medjerda auraient pu être utilisées pour irriguer des milliers d'arbres fruitiers à un très faible coût. Ainsi, la baisse catastrophique de 65% de la production de l'huile d'olive pour la saison 2013-2014 aurait pu être évitée», explique Dr Bellachheb Chahbani.

Il précise, par ailleurs, qu’«un programme détaillé a été envoyé à plusieurs reprises au ministère de l'Agriculture mais aucune suite n'a été donnée.» «Pourtant, plusieurs projets sont confiés à des sociétés françaises et allemandes pour installer de la simple tuyauterie payée au prix fort», déplore-t-il. Et il n’est pas difficile d’imaginer les intérêts de certaines parties derrière ce refus, qui pénalise la Tunisie au profit de quelques profiteurs.

Le système adopté par un programme international de réhabilitation des oliveraies de la presqu’île de Jorf.

«Chahtech n'est qu'un exemple parmi d'autre, de sociétés tunisiennes qui se battent tous les jours pour relancer l'économie et créer des emplois sans bénéficier du moindre soutien du gouvernement actuel», explique encore Dr Chahbani, qui s’empresse cependant d’ajouter : «Malgré cela, nous ne nous décourageons pas et nous sommes en train de monter de plus en plus de projets pour aider nos agriculteurs.»

Ainsi, dans le cadre de son programme visant la réduction des effets du changement climatique, l'ASPAE Boughrara appuyée par le Fond pour l’Environnement Mondial, a opté pour l'utilisation du Diffuseur Enterré.

L'objectif de ce projet est la réhabilitation des oliveraies de la presqu’île de Jorf souffrant de sécheresse de longue durée impactant la productivité et le rendement des oliviers. Les résultats seront visibles dès l'an prochain avec une meilleure productivité et ainsi plus de revenus pour les agricultures.

I. B. (avec communiqué).