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Le personnel de la compagnie pétrolière anglo-hollandaise demande l’appui des autorités dans la bataille avec leur employeur après sa décision de se retirer de Tunisie. L’annonce du retrait de Shell de Tunisie a littéralement foudroyé les employés de cette entreprise pétrolière, d’autant qu’ils n’ont pas vu venir le «coup».

 


Mais passé ce premier moment de surprise, le personnel de cette multinationale présente en Tunisie depuis 88 ans s’est mobilisé pour défendre ses intérêts dans cette affaire très compliquée. Car il s’estime fortement lésé par une décision dont ils regrettent «l’absence de progressivité dans la mise en œuvre».
Le désengagement de la compagnie fait, d’abord, perdre à ses employés tunisiens l’appartenance à un groupe multinational et, partant, l’accès à un savoir-faire de niveau international. Ensuite, les possibilités de progression professionnelle risquent, selon eux, de se rétrécir.
De même, les employés craignent les conséquences de cette «sortie» pour ceux d’entre eux qui occupent des positions de responsabilité à l’échelle régionale. Enfin, ils regrettent «la perte par la communauté nationale d’un acteur efficient qui contribuait à introduire les normes internationales dans le pays et jouait également un rôle dans le domaine social».
Pour toutes ces raisons, les 300 employés de la filiale tunisienne du géant pétrolier demandent à être dédommagés pour les préjudices, moral et matériel, subis du fait de la décision de leur futur-ex employeur de quitter la Tunisie.

Une demande en ce sens a d’ailleurs été adressée à la direction générale de Shell Tunisie et du groupe, selon l’hebdomadaire ‘‘Echaab’’, organe de l’UGTT.
Les employés y demandent à Shell «de préserver les emplois et d’accorder des compensations conformes aux dommages subis». Et pour garantir la satisfaction de leurs demandes, ils ont demandé le soutien des autorités «à l’instar de ce qui s’est passé dans certains pays africains dont les gouvernements ont demandé à Shell d’accorder des réparations adéquates aux ouvriers et fonctionnaires et d’ouvrir le capital de la société à ces deux catégories, avant la cession à un tiers».
Les employés de Shell attendent également des autorités qu’elles s’impliquent à fond dans cette affaire pour «encadrer l’opération de cession afin qu’elle n’ait pas de retombées négatives pour le secteur de l’énergie en Tunisie». D’autant, soulignent le personnel, que cette affaire concerne, outre les emplois directs, des milliers d’autres indirects et de nombreuses entreprises – d’approvisionnement, de transport et d’intérim – qui travaillaient avec Shell. Affaire à suivre…

M.Laaroussi