Le problème de la Tunisie n'est pas d'ordre idéologique, estime Hamadi Jebali, qui ajoute, comme un aveu d'échec: «Nous avons sous-estimé les difficultés de la gestion des affaires publiques avant de prendre le pouvoir».
Le chef du gouvernement provisoire de s'en prendre (comme d'habitude) aux médias qui «ne font pas seulement de la politique mais roulent pour certains partis et propagent des faits sur notamment les salafistes», dit-il. Ce qui a, selon lui, «des retombées sur l'investissement et le tourisme.» Par conséquent, «une révolution dans les médias s'impose», soutient-t-il dans une interview au quotidien londonien ''Acharq Al-Awsat'' , parue samedi.
M. Jebali a notamment avoué l'incompétence de son gouvernement dans la gestion des affaires du pays. Selon lui, les choses sont plus compliquées qu'il ne le pensait avant de prendre le pouvoir et qu'il a sous-estimé les problèmes d'infrastructure et le chômage. «Ce serait une faute de cacher cela au peuple», a admis le chef du gouvernement.
Sur un autre plan, il a reconnu que sa famille politique, le mouvement islamiste Ennahdha, s'est attachée à des sujets idéologiques, alors que les priorités sont autres. «Nous ne pourrions parler de réussite qu'en 2020», a conclu M. Jebali.
Z. A.