Ugtt Grève généraleL'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), a annoncé une grève générale pour vendredi 8 février, à l'occasion des funérailles de Chokri Belaïd, leader de la gauche assassiné mercredi à Tunis.

Quatre partis politiques avaient déjà appelé à la grève, mais l'Ugtt, l'un des principaux moteurs de la chute de Ben Ali et qui revendique 750.000 adhérents dans toutes les régions, restait la clé de tout débrayage de grande ampleur.

Cette grève générale, annoncée officiellement au cours d'une conférence de presse par Houcine Abassi, secrétaire général de la centrale syndicale, sera une première depuis celle de 1978. Même sous Ben Ali, l'Ugtt n'avait pas utilisé cette arme, se contentant d'un débrayage de deux heures le 14 janvier 2011, jour de la fuite précipitée de l'ex-dictateur.

Les syndicats des avocats, des magistrats et du parquet ainsi que les enseignants de la principale université tunisienne (La Manouba, à l'ouest de Tunis) ont annoncé observer une grève de trois jours dès jeudi.

L'Ugtt avait appelé à une grève générale pour le 13 janvier dernier, après l'attaque, une semaine auparavant, de leur siège à Tunis par les Ligues de protection de la révolution (LPR), des milices au service d'Ennahdha, mais elle a décidé de surseoir à cette grève pour éviter au pays les conséquences de nouveaux affrontements.

Le meurtre de Chokri Belaïd, un dirigeant politique proche de la classe ouvrière, semble avoir vaincu toutes les appréhensions.

I. B.