Le dernier projet de loi de la constitution consacre le caractère civil de l'Etat, l'universalité des droits de l'homme et l'égalité entre les sexes, mais il contient plusieurs lacunes qui restent à combler.
«Il paraît exagéré de prétendre que le projet de Constitution balise la voie à un Etat religieux», a estimé le juriste, Yadh Ben Achour, à l'issue d'une conférence-débat sur la constitution, organisée mercredi par la présidence provisoire de la république.
Les craintes de voir s'instaurer une nouvelle dictature constitutionnelle étaient justifiées sur la base de 3 premiers drafts de la constitution qui incriminent l'atteinte au sacré et omettent de consacrer l'universalité des droits de l'homme et l'égalité entre les sexes.
Poussés par les appels incessants des forces démocratiques, les rédacteurs de la nouvelle constitution ont dû consacrer solennellement le caractère civil de l'Etat, ainsi que les droits et les libertés, a-t-il expliqué.
Des lacunes et des insuffisances persistent cependant dans le texte de la constitution, dans son projet final signé le 1er juin, ce qui commande d'en améliorer le contenu, face aux tiraillements politiques et à la lumière des critiques avancées par les experts, a encore relevé M. Ben Achour.
Evoquant les concertations sur la constitution engagées par le président provisoire de la république, Ben Achour a affirmé que cette initiative vise à améliorer le texte de la loi fondamentale en s'appuyant sur les avis d'experts.
Le président provisoire de la république, agissant en sa qualité d'autorité publique, a le plein droit de s'exprimer sur le contenu de la constitution et, partant, d'émettre un avis sur certains de ses aspects et de le communiquer ultérieurement à l'Assemblée nationale constituante (Anc), a-t-il encore justifié.
I. B. (avec Tap).