Une députée européenne, de droite, qualifie la période de transition démocratique en Tunisie de «Moyen-Âge», au cours d'une séance au Parlement européen, tenue à Bruxelles, en Belgique.
Jawher M'barek, chef du réseau Doustourna, rapporte sur sa page Facebook, l'intervention récente d'une député européenne issue d'un parti de droite français qui, en réaction aux évènements dans notre pays, a cru pouvoir dire: «Ce qui se passe en Tunisie est normal, nous aussi en Europe, on a connu le Moyen-Âge.»
Le terme de Moyen-Âge est souvent utilisé dans un sens péjoratif, par allusion à une époque révolue où les injustices, les guerres et les épidémies étaient fréquentes, ainsi que l'ignorance et le fanatisme. Est-ce le sens voulu par notre députée, dont Jawher M'barek n'a pas cité le nom?
En tout cas, après la malencontreuse phrase de leur collègue, les députés ont observé un long silence. Pas un seul rire dans la salle, et on le comprend.
La Tunisie fait ses premiers pas dans la démocratie, et les citoyens peinent à retrouver l'équilibre et la quiétude souhaités, depuis la révolte de décembre 2010-janvier 2011. Mais peut-on dire pour autant qu'elle vit au Moyen-Âge?
Le problème, c'est que ces propos ont été tenus en présence de Ali Lârayedh, chef du grouvernement provisoire, qui n'a pas jugé nécessaire d'y réagir. Il faut dire que la députée a montré un grand soutien à son gouvernement.
Y. N. M.
Illustration: Jawher M'barek, à gauche, avec Khadija Chérif et Rami Salhi, membres de la délégation de la société civile tunisienne au Parlement européen.