Un groupe de jeunes tunisiens vient de lancer, hier, la campagne ''Khnagtouna'' (Vous nous étouffez), appelant à la dissolution du gouvernement provisoire et à la mise en place d'une transition démocratique conforme aux objectifs de la révolution.
Cette initiative, dans la même veine que ''Tamarrod'' (Révolte), appelle à la dissolution de l'Assemblée nationale constituante, dont le mandat, limité à un an, s'est achevé le 23 octobre 2012, mais aussi la mise en place d'une commission d'experts pour l'élaboration d'une nouvelle Constitution, d'instances indépendantes de régulation (médias, justice, élections...) et d'un gouvernement de salut public.
Lancée par des jeunes venus de tous bords politiques, ''Khnagtouna'' s'est installé hier à l'avenue Habib Bourgubiba de Tunis. Les organisateurs ont mis en place un stand, afin de faire connaitre leur campagne et récolter des signatures de citoyens qui souhaitent y adhérer. Ce mouvement, qui dit «Stop à la Troïka», demande à la coalition Ennahdha-Al Moatamar-Ettakatol de quitter le navire, avant qu'elle ne le fasse couler.
Après le succès enregistré hier à la capitale, les initiateurs de la campagne vont se déplacer dans d'autres villes du pays.
Campagne de collecte de signatures, lundi, sur l'Avenue Habib Bourguiba, à Tunis.
''Khnagtouna'' dénonce un bilan économique négatif ainsi qu'un climat sociopolitique tendu, depuis la prise du pouvoir par la Troïka: «Les jeunes Tunisiens ont en marre; ils empêcheront la confiscation de la Révolution par la Troïka», expliquent les initiateurs de la campagne.
Le mouvement permet aux internautes d'adhérer au mouvement en apposant leurs signatures électroniques, tout en maintenant une action sur terrain, afin de mieux communiquer avec les citoyens.
Depuis le soulèvement du peuple égyptien contre l'ex-président Mohamed Morsi, renversé, le 3 juillet, par l'armée, les jeunes tunisiens semblent vouloir s'inspirer de ce scénario et «rêvent» (pour utiliser le terme de Rached Ghannouchi, leader d'Ennahdha) d'un remake du coup de force de l'opposition égyptienne.
Y. N. M.
