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Le président provisoire Moncef Marzouki aurait mieux fait de balayer devant sa porte avant de souiller la réputation des autres. Les vendus et les renégats sont à ses côtés au Palais de Carthage. N'est-ce pas M. Kahlaoui ?

Par Zohra Abid

 

C'est le cas de l'ancien militant d'Ennahdha, Tarek Kahlaoui, alias Tahar Lassoued, opportuniste et girouette politique, qui a su passer sans transition du service de Sakher El Materi, le pieux gendre de l'ex-président Ben Ali, à celui de l'ancien militant des droits de l'homme, Moncef Marzouki, qui plus est, après la révolution et à l'approche des élections du 23 octobre 2013.

Tarak Kahlaoui alias Tahar Lassoued

Il a suffi de creuser un peu dans le passé de Tarek Kahlaoui, actuel directeur d'un fantomatique Institut des études stratégiques (IES), relevant de la présidence de la république, pour que le nom de Tahar Lassoued apparaisse dans un article au vitriol contre Moncef Marzouki intitulé ''Confessions d'un homme politique raté''. 

Démasqué par les médias, après l'édition du ''Livre noir'' par le service de communication de la présidence de la république, Tarek Kahlaoui a vite effacé son pseudonyme de son propre site à l'IES. Mais ce qui lui a échappé, c'est qu'il y a toujours une trace quelque part.

Tarek Kahlaoui, enfant de Ahmed Kahlaoui, ancien professeur dans un lycée à Rades, syndicaliste et militant baâthiste et ami de Moncef Marzouki alors qu'il était président du Congrès pour la république (CpR), a, aujourd'hui, la quarantaine, indique ''Tunisie Secret'' dans un article exclusif publié en janvier 2013. Il a fait selon la même source, des études aux USA et c'est Ennahdha qui lui en a payé les frais, alors qu'il était militant dans sa section Taqqya avant qu'il ne rejoigne, très opportunément, le CpR.

La même source, qui a consacré un long article pour dresser son portrait, a décortiqué le passé de cet homme qui avance masqué. Et révélé ses 2 ans (entre 2008 et 2010) passées au Centre d'études stratégiques d'Al-Jazira, la pépinière d'Ennahdha, là où a sévi (et continuent de sévir) Soumaya Ghannouchi, la fille de son père Rached, leader des islamistes tunisiens et membre dirigeant de la confrérie internationale des Frères musulmans, et le gendre de son beau-père Ghannouchi, l'ex-ministre des Affaires étrangères Rafik Bouchlaka. Toute la bande en somme!

En 2010, Tarek Kahlaoui s'est approché de Sakher El Materi, gendre de l'ancien dictateur, qui avait à l'époque la cote auprès des islamistes.

De Ghannouchi à Marzouki, en passant par Sakher El Materi

Pour bien cirer les chaussures de son maître d'alors, il a écrit un article intitulé «Les Arabes ont-ils besoin de Wilileaks?», oùil critiquait Wikileaks (qui a publié des informations contre le régime Ben Ali). L'article parut le 30 octobre 2010 au journal ''Assabah'' que venait de contrôler... Sakher El Materi.

Tarek Kahlaoui, selon encore ''Tunisie secret'', avait demandé à Sakher El Materi d'intervenir en sa faveur pour intégrer l'équipe de l'historien Mhamed Hassine Fantar, titulaire de la chaire Ben Ali pour le dialogue des religions et des civilisations. La demande existe dans les locaux de M. Fantar à l'université de Tunis-El Manar.

Entre-temps, la révolution a poussé Tarak Kahlaoui à revoir... son plan de carrière.

Très présent sur les réseaux sociaux, Tarek Kahlaoui a choisi un pseudonyme pour poster ses commentaires. «Un mois après la chute du régime, il devient l'une des figures emblématiques de la révolution... en critiquant violemment l'ancien régime et en appelant à la chute des régimes libyen, algérien, égyptien, syrien et même marocain», note ''Tunisie secret''.

 

Tarek Kahlaoui, revenu au bercail d'Ennahdha, s'est présenté à Ben Arous aux élections 2011 comme tête d'une liste «indépendante» (sic !) appelée «Voix des jeunes». Mais il n'a récolté que 0,2% des scrutins, soit 545 voix. C'est ce qu'on appelle un échec cuisant. Opportuniste et ambitieux, il n'allait pas s'avouer vaincu. C'est ainsi qu'il a rejoint le Congrès pour la république (CpR), prochain allié d'Ennahdha.

Suite à une intervention de son père, Moncef Marzouki le nomme, durant l'été 2012, directeur de l'Institut des études stratégiques (IES).

Cette nomination a suscité la colère des universitaires qui ont fait une pétition mettant en doute sa «compétence» ainsi que son parcours d'opportuniste. Mais M. Kahlaoui, l'homme qui avance masqué, aveuglé par son opportunisme, a cru pouvoir continuer à tromper tout son monde tout le temps. Et ce n'est pas là une marque d'intelligence...