Des députés d’Ennahdha, CpR et Wafa sont intervenus, vendredi, à l’Assemblée pour condamner «les violences perpétrées par la police pour disperser la manifestation des LPR». Ils demandent l’audition des autorités sécuritaires à ce sujet.
Sahbi Atig, président du bloc d’Ennahdha à l’Assemblée nationale constituante (ANC), et son camarade Habib Bribeche ont demandé l’ouverture d’une enquête sur, ce qu’ils ont qualifié de «dépassements survenus, vendredi, lorsque les forces de l’ordre ont dispersé violemment les manifestants des Ligues de la protections de la révolution (LPR)». De son côté, Samir Ben Amor, du Congrès pour la république (CpR), parti satellite d’Ennahdha, a demandé, de son côté, au gouvernement Mehdi Jomâa «de ne plus recourir aux violences policières». D’autres députés appartenant aux mêmes partis, notamment Abderraouf Ayadi, président du Wafa, ont accueilli, devant le siège de l’ANC, au Bardo, des membres des LPR venus leur transmettre leur indignation. La protection que les dirigeants des partis Ennahdha, CpR et Wafa accordent aux membres des LPR, dont l’activisme violent et parfois même sanglant (comme dans le cas du meurtre prémédité de Lotfi Nagdh, en octobre 2012, à Tataouine) est de notoriété publique, n’a qu’une seule explication: ils craignent que, de fil en aiguille, la justice puisse établir des liens – du reste avérés – entre ces agitateurs disposant de gros moyens et les dirigeants de ces partis. Abderraouf Ayadi écoute les plaintes des membres des LPR. Et, d’ailleurs, qui finance les LPR, sinon celui qui les a toujours défendus, ainsi que leur activisme violent? La comédie n’a-t-elle pas trop duré et les commanditaires des actions coup de poing des membres des LPR ne commencent-ils pas à faire tomber le masque? Aux dernières nouvelles, les «protecteurs» des LPR préparent une pétition pour demander l'audition du ministre de l'Intérieur Lotfi Ben Jeddou et le ministre délégué à la Sécurité nationale Ridha Sfar à propos «des incidents de la Kasbah et l'agression des manifestants protestant contre l'arrestation d’Imed Dghij». Rappelons que les forces de l’ordre avaient dispersé, quelques heures plus tôt, des membres de la LPR qui protestaient devant le Palais du Gouvernement à la Ksabah, sans autorisation préalable. Imed Dghij, dont la libération est au centre de cette mobilisation, est un dirigeant des LPR qui a été arrêté, mercredi soir, sur ordre du juge d’instruction, après qu’il ait menacé les forces de l’ordre et appelé à les «combattre». Y. N. M.
Illustration : Ph. @Ochlocratie |